Le système antimissile américain GMD a réussi l’interception d’un engin intercontinental

Le système antimissile américain Ground based Midcourse Defense (GMD) a réussi à intercepter, pour la première fois, un missile balistique intercontinental « cible » lancé depuis le Reagan Test Site, situé dans les îles Marshall (Pacifique), dans le cadre d’un essai conduit le 30 mai sous l’égide de la Missile Defense Agency (MDA). Le missile intercepteur – Ground Based Interceptor – a été tiré depuis la base aérienne de Vandenberg, en Californie.

Pour cela, des capteurs multiples ont fourni des données d’acquisition et de suivi de la cible au système C2BMC (Command, Control, Battle Management et Communication). La trajectoire du missile cible a également été suivie par une station radar à antenne active flottante et mobile (Sea-Based X-band) positionnée dans l’océan Pacifique.

Le GMD « est vital pour la défense de notre pays, et ce test démontre que nous avons un moyen de dissuasion efficace et crédible contre une menace très réelle », s’est félicité mardi le vice-amiral Jim Syring, de MDA, via un communiqué.

Il s’agit du second succès consécutif pour le système GMD. Le précédent essai, réalisé en 2014, avait consisté à toucher une cible simulant un missile balistique d’une portée maximum de 5.000 km. Auparavant, il avait essuyé plusieurs échecs, dont un à cause d’une défaillance du radar Sea-Based X-Band.

Développé par Boeing, le GMD détruit ses cibles grâce à un « élément de collision », à savoir l’Exoatmospheric Kill Vehicle Capability Enhancement II (EKV CE-II), conçu par Raytheon. D’après les explications données par le Pentagone, l’interception d’un missile intercontinental est très compliqué dans la mesure où cela « revient à arrêter une balle avec une autre balle. »

Évidemment, au regard de l’intention de Pyongyang de développer un missile intercontinental et après un énime tir d’un engin balistique nord-coréen le week-end dernier (tir dénoncé une énième fois par la communauté internationale), cet essai réussi du GMD vient à point nommé. Cependant, un porte-parole du Pentagone, le capitaine de vaisseau Jeff Davis, a affirmé que ce test ne s’adressait pas spécialement à la Corée du Nord.

Mais, a-t-il dit, « d’une manière générale, la Corée du Nord est une des raisons pour lesquelles nous avons cette capacité. […] Ils [les Nord-Coréens, ndlr] continuent à faire des essais, comme ce week-end, et à utiliser un discours dangereux qui laisse entendre qu’ils pourraient frapper le territoire américain », a-t-il rappelé.

Cependant, étant donné qu’il est prévu de déployer une quarantaine de GMD en Alaska et en Californie, ce système ne concerne pas seulement la menace nord-coréenne mais vise aussi à se prémunir des missiles russes ou chinois.

Quoi qu’il en soit, peu après l’annonce de l’essai réussi du GMD, la Corée du Nord, via le quotidien officiel Rodong Sinmun, a réagi en se disant prête « à tirer des ICBM [missiles intercontinentaux, ndlr] n’importe où, n’importe quand, sur ordre du commandant suprême [Kim Jong-Un]. » Et d’ajouter : « Les Etats-Unis doivent savoir que notre affirmation selon laquelle nous pouvons réduire en cendres l’antre du diable avec nos armes nucléaires n’est pas une parole en l’air. »

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