Quatre options pour l’avenir de la force aérienne suisse

Après l’échec de la votation sur l’achat de 22 avions de combat Gripen E/F pour remplacer les F-5 Tiger de la force aérienne, Guy Parmelin, le ministre suisse de la Défense de la Confédération, prend toutes les précautions nécessaires pour éviter de connaître une nouvelle déconvenue. C’est ainsi qu’il a mis en place une commission d’experts chargée d’évaluer les besoins de la Confédération en matière de défense aérienne.

Les données sont simples : la Suisse sera obligée d’acquérir de nouveaux avions de combat au cours de la prochaine décennie, étant donné que les F-5 Tiger et les F/A-18 Hornet de sa force aérienne seront arrivés au bout de leur potentiel. Et pour éviter une nouvelle consultation populaire, le financement se ferait via le budget ordinaire de l’armée et non via un fonds spécial, comme cela devait être le cas pour l’achat des Gripen.

Cela étant, ce 30 mai, les experts ont rendu leur copie. Et ils ont imaginé quatre options possibles. La première, qui est aussi la plus économique (5 milliards de francs suisse) prévoit l’achat de 20 nouveaux avions de combat et d’un système de défense sol-air qui couvrirait une surface de 15.000 km2 ainsi que la modernisation des F/A-18 pour leur redonner du potentiel pendant encore quelques années. Mais cette solution a le défaut de ne pas être durable car elle suppose de remplacer les Hornet à l’horizon 2030.

A contrario, l’option la plus coûteuse (18 milliards de francs suisses) serait aussi la plus pérenne puisqu’elle consiste à acquérir 70 avions de combat afin de retirer du service les F/A-18 et les F-5 ainsi qu’un système de défense sol-air balaierait une surface de 45.000 km2. Au vue de l’investissement nécessaire, ces achats s’étaleraient sur plusieurs années.

Les autres options se situent entre les deux premières. Celle qui tiendrait la corde coûterait 8,5 milliards de francs suisses. Cette somme servirait à acheter 30 avions de combat et un système de défense sol-air capable de couvrir 45.000 km2 de surface. Les F/A-18 et les F-5 seraient alors progressivement retirés du service.

Enfin, une dernière option, un peu plus onéreuse (9 milliards) que la précédente, prévoit l’acquisition de 40 nouveaux avions de chasse et un système de défense sol-air qui couvrirait la surface du plateau suisse.

Une fois qu’un choix sera définitivement arrêté, il restera à sélectionner le futur avion qui équipera la force aérienne suisse. À ce propos, Christophe Keckeis, ancien pilote et ex-chef de l’Armée suisse (2004-2007) est revenu sur le précédent appel d’offres, finalement annulé après l’échec de la votation de 2014.

« Le meilleur était clairement le Rafale. À la surprise générale, Ueli Maurer, alors ministre de la Défense a choisi le Gripen, estimant que l’appareil le meilleur marché était le seul capable de convaincre une majorité. L’histoire nous a montré le contraire. Les Suisses préfèrent acheter le meilleur, quitte à payer plus cher. D’autant plus que si vous montez de catégorie, tout le monde en profite : l’industrie comme les écoles polytechniques. Et puis, en cas de combat aérien, il y a un seul appareil qui revient : le meilleur des deux », a ainsi confié l’ancien chef de l’Etat-major général de l’armée suisse, au quotidien « La Tribune de Genève ».

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