M. Macron : « L’utilisation d’armes chimiques » en Syrie « fera l’objet d’une riposte immédiate » de la France

La rencontre entre le président Macron et son homologue russe, Vladimir Poutine, ce 29 mai, au château de Versailles, était très attendue, d’autant plus que, durant la campagne électorale, l’attitude de certains médias russes, comme Sputnik et Russia Today, à l’égard du chef de file du mouvement « En Marche! » avait été dénoncée. Et c’est sans parler des attaques informatiques dont, à vrai dire, il est compliqué de démêler le vrai du faux…

Quoi qu’il en soit, à l’issue du sommet du G-7, à Taormina [Italie], le président Macron avait assuré qu’il aurait un « dialogue exigeant avec la Russie ». Un dialogue « nécessaire », notamment sur la question syrienne, afin de « changer le cadre de sortie de la crise militaire » et de « construire de manière beaucoup plus collective une solution politique inclusive », sachant que les Occidentaux ont été tenus à l’écart des négociations portant sur un cessez-le-feu entre le régime de Bachar el-Assad et l’opposition, étant donné qu’elles ont été parrainées par Moscou et Ankara.

Lors de la conférence de presse donnée à l’issue de son entretien avec le maître du Kremlin, M. Macron a affirmé qu' »aucun enjeu essentiel ne peut aujourd’hui être traité sur les sujets [de politique internationale] sans dialoguer avec la Russie. » Et d’ajouter : « Nous avons eu l’occasion de parler de tous ces dossiers avec le président Poutine. »

« Sur la Syrie, […] notre priorité absolue est la lutte contre le terrorisme. Je souhaite une collaboration accrue avec la Russie sur ce sujet », a ainsi déclaré le président français, qui également préciser souhaiter « organiser une transition démocratique mais en préservant un État syrien. »

Cette position a peu ou prou toujours été celle de la diplomatie française. « Nous pensons […] qu’il convient de trouver une solution […] comprenant des éléments du régime, afin d’éviter l’écroulement qui a eu lieu en Irak par le passé », avait en effet expliqué Laurent Fabius, en mars 2015, à l’Assemblée nationale, alors qu’il était ministre des Affaires étrangères.

Cela étant, M. Macron a fixé des lignes rouges, ce qui est toujours très délicat, comme on l’a vu avec le président Obama… « L’utilisation d’une arme chimique par qui que ce soit fera l’objet de représailles et d’une riposte immédiate de la part des Français », a-t-il dit. « Je veux, au-delà du travail que nous conduisons dans le cadre de la coalition, que nous puissions renforcer notre partenariat avec la Russie », a-t-il ajouté.

Seulement, pour exercer des représailles « immédiates », encore faut-il en avoir les moyens… Quand les forces américaines ont reçu l’ordre de bombarder la base syrienne d’Al-Shayrat, en réponse à l’attaque chimique de Khan Cheikhoun, elles ont envoyé 59 missiles de croisière Tomahawk… Or, la France n’a pas une telle capacité. Mais elle n’en est pas démunie non plus, à condition de viser juste.

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