La marine russe pourrait attendre encore pendant longtemps pour avoir un nouveau porte-avions

Les capacités aéronavales de la marine russe devraient reposer pendant encore longtemps sur l’unique porte-avions que compte cette dernière, à savoir « l’Amiral Kouznetsov », lequel a beaucoup fait parler lors de son déploiement au large de la Syrie, en octobre 2016.

En effet, selon le quotidien Kommersant, le développement d’un nouveau porte-avions ne figurerait pas parmi les priorités du prochain plan « Armement 2025 », actuellement en cours de rédaction. Un projet d’une nouvelle classe de destroyer à propulsion nucléaire serait également reporté.

Cela étant, ce report est une surprise car, le mois dernier, le site « Russia Beyond The Headlines » (RBTH), édité par le quotidien Rossiyskaya Gazeta, proche du pouvoir, assurait le contraire.

« Il y avait une trentaine d’avions [10 Su-33 et 4 MiG-29KR en réalité, ndlr] à bord » de l’Amiral Kouznetsov « alors que les porte-avions américains en transportent jusqu’à 90 », avait rappelé une source au sein du complexe militaro-industriel russe, au sujet de l’engagement en Syrie. « De plus, le décollage depuis l’Amiral Kouznetsov se fait en quelques minutes, alors que les Américains en lèvent trois en une minute. Par ailleurs, le navire russe est aujourd’hui incapable d’assurer un certain nombre de missions. Donc, nous avons besoin d’un nouveau porte-avions moderne », avait-elle fait valoir.

En outre, un projet est déjà sur la table. Appelé « Shtorm » (ou Projet 23000E), il vise à construire un porte-avions d’un tonnage compris entre 90.000 et 100.000 tonnes, pouvant embarquer 80 à 90 aéronefs.

Cependant, le porte-avions Amiral Kouznetsov va être immobilisé pendant deux ans afin de subir une cure de jouvence, avec l’intégration de nouveaux systèmes de guerre électronique, de navigation et de combat. Le tout pour un coût de 340 millions de dollars. Sans doute que cela devrait permettre à la marine russe de patienter encore quelques années.

Quant aux futures priorités de l’état-major russe, elles s’inscriront dans la continuité de celles figurant dans le programme 2020. D’après Kommersant, l’accent sera mis sur le renouvellement de la triade nucléaire (missiles sol-sol, sous-marins, nouveau bombardier). Davantage d’avions de combat dits de 5e génération T-50 devraient être commandés. Idem pour les Su-35. Enfin, la marine disposera d’une nouvelle classe de sous-marins nucléaires, appelée « Husky »).

« Le programme 2025 est une boîte noire en ce moment », a estimé Paval Luzin, un spécialiste de l’industrie russe de l’arememnt, à l’Université de Perm, cité par Defense News. Selon lui, cela s’expliquerait par le fait que des projets inscrits au programme 2020 se sont « éloignés des objectifs initiaux de financement et d’approvisionnement. »

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