L’Égypte frappe des positions jihadistes en Libye après un nouvel attentat contre les chrétiens coptes

Depuis décembre, l’État islamique a revendiqué trois attentats suicide ayant visé trois églises coptes en Égypte, dont un décembre (29 tués) et deux en avril (45 tués). En outre, la branche égyptienne de l’organisation jihadiste lance régulièrement des attaques contre les chrétiens dans le Sinaï, où elle est implantée.

Le 26 mai au matin, une nouvel attentat a été commis contre la communauté copte. Cette fois, des assaillants à bord de trois pick-up ont intercepté et mitraillé un bus qui se rendait au monastère de Saint-Samuel, à 200 km au sud du Caire. Le bilan est de 28 morts, dont un « grand nombre » d’enfants, selon le ministère égyptien de la Santé.

En réponse à cette nouvelle attaque contre les chrétiens coptes, le président égyptien, le maréchal Abdel Fattah al-Sissi a affirmé, lors d’une allocution télévisée, que l’Égypte « n’hésitera pas à frapper les camps d’entraînement terroristes partout, sur son sol comme à l’étranger ». Et c’est ainsi que, dans la soirée du 26 mai, l’aviation égyptienne a mené un raid contre des positions jihadistes en Libye.

D’après la télévision d’État, six frappes ont ainsi visé des « camps d’entraînement terroristes » près de Derna, une ville située dans l’est de la Libye. Mais d’après des témoins cités par les agences de presse, quatre explosions « puissantes » ont été entendues.

Seulement, l’EI n’est pas présent à Derna, qui est en réalité contrôlée par une milice proche d’al-Qaïda. D’ailleurs, c’est ce qu’a confirmée l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar, soutenu par l’Égypte. Cette dernière a assuré, d’après Reuters, qu’elle mènerait une opération terrestre après les frappes égyptiennes.

Ce n’est pas la première fois que l’aviation égyptienne effectué des frappes à Derna. En février 2015, elle y avait mené des raids après l’assassinat de chrétiens coptes, enlevés quelques semaines plus tôt à Syrte par l’EI.

L’attaque contre ce bus transportant des pélerins coptes a eu lieu quelques jours après que 48 personnes soupçonnées d’être impliquées dans les trois attentats commis en décembre et en avril contre des églises ont été déférées devant la justice militaire. D’après le parquet, elles appartiendraient à « deux cellules » de l’EI et auraient suivi « un entraînement militaire dans des camps en Libye et en Syrie. »

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