L’administration Trump propose un budget de 639 milliards de dollars pour le Pentagone

En février, le président Donald Trump avait annoncé une « hausse historique » des dépenses militaires américaines, ces dernières devant augmenter de 54 milliards de dollars (+9%). Restait à savoir sur quelle base. En effet, entre le budget initialement prévu par son prédecesseur, Barack Obama, pour l’année 2017, les trajectoires financières annoncées sur plusieurs années et les collectifs budgétaires, il devient compliqué de s’y retrouver.

Quoi qu’il en soit, par rapport au projet de budget présenté par la précédente administration pour 2017, celui proposé par la Maison Blanche pour 2018 affiche une hausse de 10%, pour atteindre les 639 milliards de dollars. En revanche, si l’on se base sur le budget en cours d’exécution, qui a récemment fait l’objet d’une mise à jour pour éviter un nouveau « shutdown », l’augmentation n’est plus que de 5%. Enfin, si l’on prend en compte la trajectoire financière qui avait été définie par le président Obama pour 2018, l’écart se réduit à 3%.

Bref, tout dépend du référentiel et l’on ne fait plus de la comptabilité mais de la physique… Quoi qu’il en soit, ce budget annoncé en hausse pour le Pentagone ne satisfait pas tout le monde, à commencer par les ténors du Parti républicain, qui auraient souhaité un effort plus conséquent.

« Après des années de coupes budgétaires (…) ce budget échoue à fournir les ressources nécessaires » pour résoudre les problèmes de sous-disponibilité de l’armée américaine, ou « reconstruire des capacités militaires » a ainsi réagi John McCain, le très influent président républicain du comité sénatorial des Forces armées.

Évidemment, certains se plairont à souligner que le budget militaire américain est le plus important du monde. Mais, encore une fois, cela ne veut pas dire grand chose dans la mesure où il faudrait faire une correction en fonction du niveau de vie, sachant qu’un soldat chinois coûte moins cher à équiper et à nourrir qu’un militaire américain. Qui plus est, le Pentagone doit composer avec la volonté des élus, qui rechignent à voir fermer des bases dans leurs circonscriptions.

Cette hausse des dépenses militaires servira augmenter les effectifs des forces américaines de 0,4%, ce qui les portera à 1,314 millions de militaires d’active. Une part importante servira à acquérir de nouveaux équipements (70 avions F-35, 61 hélicoptères d’attaque AH-64 Apache, deux sous-marins nucléaires d’attaque, deux destroyers AEGIS, ets…). Et une enveloppe de 2,1 milliards de dollars doit servir pour acquérir des munitions de précision (Joint Direct Attack Munition, Advanced Precision Kill Weapon System, GBU-39 Small-Diameter Bomb, etc).

Mais, en raison des coupes budgétaires automatiques effectuées au cours de ces dernières années, c’est surtout dans les domaines de la maintenance et de la préparation opérationnelle qu’un effort important sera accompli. Début février, plusieurs reponsables militaires y avaient pointé d’importantes lacunes lors d’une audition au Congrès. Ainsi, le numéro deux de l’US Army, le général Daniel Allyn, avait indiqué qu’un tiers des brigades de combat pouvaient être considérées comme prêtes au combat.

En outre, les besoins en matière d’infrastructures sont aussi conséquents. « Nous avons un retard de plus de 9 milliards de dollars de dépense d’entretien », avait déploré le général Gleen Walters, le commandant en second de l’US Marine Corps.

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