La France serait réservée sur un rôle accru de l’Otan au sein de la coalition anti-jihadiste

La semaine passée, lors d’une réunion du comité militaire de l’Alliance atlantique, présidé par le général tchèque Petr Pavel, les chefs d’état-major des pays membres ont recommandé que l’Otan devienne un membre à part entière de la coalition anti-État islamique (EI ou Daesh) dirigée par les États-Unis.

« La discussion en ce moment, c’est : ‘l’Otan va-t-elle devenir un membre de cette coalition?’ Cette décision devra être prise lors de la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement », le 25 mai prochain à Bruxelles, avait alors expliqué le général Pavel. Et d’ajouter : « Nous en avons discuté avec les chefs d’état-major et notre recommandation est qu’il faut que l’Otan considère le fait de devenir membre de cette coalition. »

Après l’attentat commis à Manchester et revendiqué par Daesh, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a plaidé pour une implication plus importance de l’Alliance contre le terrorisme.

« Je m’attends à ce que les Alliés agissent et acceptent de faire davantage dans la lutte contre le terrorisme », a déclaré, ce 24 mai, M. Stoltenberg. « De nombreux alliés aimeraient que l’Otan devienne un membre à part entière de la coalition » anti-EI, a-t-il ensuite souligné. « Tout d’abord parce que cela renvoie un message fort d’unité, et qu’à la lumière de l’attaque de Manchester, je pense qu’il est important de donner une image d’unité contre le terrorisme », a-t-il expliqué, exluant toutefois toute participation de l’organisation aux combats.

Pour le moment, l’Otan contribue au combat contre Daesh via des formations destinées aux forces irakiennes ainsi que par des missions d’avions E-3A Sentry de sa Force aéroportée de détection lointaine et de contrôle de l’OTAN (Force NAEW&C).

Cependant, et alors que toutes les décisions doivent se prendre à l’unanimité, certains Alliés ne sont pas chaud à l’idée de voir l’Otan devenir un membre à part entière de la coalition anti-jihadiste. Tel est ainsi le cas de l’Italie et de la France. « Il y a un risque que progressivement les gens assimilent les frappes de la coalition à des frappes de l’Otan et de l’Occident », a ainsi confié une source diplomatique à l’AFP.

Le porte-parole du gouvernement français, Christophe Castaner, n’a pas présenté les choses ainsi. « Sur la question de l’Otan, le président américain souhaite qu’il y ait une mobilisation plus forte de l’Otan dans la lutte contre Daesh », a-t-il relevé, à l’issue du Conseil des ministres. Le « président [Macron] aura l’occasion [lors d’un déjeuner, le 25 mai à Bruxelles, ndlr] de lui dire qu’il est attentif à cette position-là mais qu’il ne s’agit pas de transformer l’Otan en unique force de frappe contre Daech », a-t-il continué. « Donc il y aura des discussions sur ces sujets-là », a-t-il assuré.

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