La Corée du Nord va lancer la production en série de son missile balistique Pukguksong-2

Pendant que le Conseil de sécurité des Nations unies se réunissait, la semaine passée, pour encore évoquer son cas (et la condamner pour énième fois), la Corée du Nord préparait un nouveau lancement de missile. C’est ainsi que, le 20 mai, depuis sa base de Pukchang [province du Pyongan du Sud], elle a procédé au tir d’un engin balistique de moyenne portée, lequel a volé sur 500 km, avant de terminer sa course en mer du Japon.

« Nous sommes au courant d’un tir par la Corée du Nord d’un missile balistique de moyenne portée. Ce système, testé pour la dernière fois en février, a une portée plus courte que les missiles tirés par la Corée du Nord lors des trois récents essais », a immédiatement commenté un responsable de la Maison Blanche depuis Riyad, où le président Trump était en visite officielle.

Ce tir nord-coréen était le onzième de l’année. Aussi, les réactions qu’il a suscitées chez les uns et les autres n’ont pratiquement pas varié d’une virgule par rapport aux précédentes. La Corée du Sud a parlé d’un acte « dangereux et irresponsable » tandis que le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a affirmé que Pyongyang « lançait un défi au monde » et « piétinait les efforts » internationaux pour arriver à une « solution pacifique ». Et les forces américaines ont de nouveau assuré de leur « engagement inébranlable » à défendre ses alliés dans la région.

Ce 22 mai, la Corée du Nord a livré quelques précisions sur le missile tiré la veille. L’agence officielle KCNA a ainsi indiqué que la technique du « lancement à froid » avait été utilisée. En clair, l’engin est d’abord ejecté de son silo par une cartouche de gaz comprimé avant que son moteur principal ne s’allume. Les missiles balistiques emportés par les sous-marins fonctionnent selon ce principe, lequel a l’avantage de cacher plus facilement le site de lancement.

En outre, toujours selon KCNA, le missile en question, appelé Pukguksong-2, serait alimenté par du combustible solide, ce qui permet de raccourcir les délais de lancement étant donné que les moteurs à ergol liquide demandent un temps de préparation plus long.

Le maître de Pyongyang, Kim Jong-un aurait dit sa « fierté » après le succès du tir de cet engin, qu’il a qualifié d’arme « stratégique performante ». Le quotidien Rodong Sinmun, émanation du parti unique au pouvoir, a précisé qu’il avait ordonné « la production en série » du Pukguksong-2.

D’après un porte-parole de l’état-major inter-armées sud-coréen, ce dernier tir effectué par la Corée du Nord lui aurait permis d’obtenir « des données importantes pour la fiabilité de sa technologie balistique. »

Quoi qu’il en soit, et comme après le tir, le 13 mai, d’un missile Hwasong-12, susceptible d’atteindre les bases américaines implantées dans le Pacifique (sa portée est estimée à 4.500 km), le Conseil de sécurité va de nouveau se réunir. Gageons qu’il exprimera, une fois encore, « plus profonde inquiétude » au sujet du « comportement hautement déstabilisateur » et de « l’attitude de défi flagrante et provocatrice » de la Corée du Nord à son égard, dénoncera « une violation » de ses résolutions, appellera Pyongyang à faire preuve d’un « engagement sincère pour la dénucléarisation à travers des actions concrètes et lui demandera « de ne pas conduire de nouveaux tests de missiles nucléaire et balistique ».

Quant aux États-Unis, il rediront que « toutes les options sont sur la table » pour empêcher Pyongyang de se doter d’un missile balistique intercontinental à capacité nucléaire. Cela étant, le 19 mai, le chef du Pentagone, le général James Mattis, a écarté l’idée d’une intervention militaire.

« Comme vous le savez, si on en vient à une option militaire, ce sera tragique, à une échelle inimaginable », a déclaré le général Mattis. « Notre effort est donc de travailler avec les Nations unies, travailler avec la Chine, travailler avec le Japon, travailler avec la Corée du Sud pour tenter de trouver une solution », a-t-il ajouté.

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