L’Arabie Saoudite et les États-Unis ont signé pour près de 110 milliards de dollars de contrats d’armement

Alors que l’administration Obama avait adopté une attitude plus souple à l’égard de l’Iran, au risque d’inquiéter l’Arabie Saoudite, celle de Donald Trump entend revenir aux fondamentaux de la politique étrangère américaine, lesquels remontent au Pacte de Quincy, conclu en février 1945 par le président Roosevelt et le roi Ibn Saoud, fondateur du royaume saoudien.

D’où la signature, le 20 mai, à l’occasion d’une visite officielle du président Trump à Riyad, de contrats pour un montant total de 380 milliards de dollars. Si plusieurs secteurs d’activité sont concernés, celui de la défense remporte la palme, avec 109 milliards.

La signature de ces contrats d’armement, qui a coïncidé avec la réelection, au premier tour, d’Hassan Rohani, le président iranien, vise à « soutenir la sécurité à long terme de l’Arabie saoudite et de l’ensemble de la région du Golfe face à la mauvaise influence iranienne et aux menaces liées à l’Iran qui existent aux frontières de l’Arabie saoudite de tous les côtés », a expliqué Rex Tillerson, le chef de la diplomatie américaine.

Ce dernier a par ailleurs appelé M.Rohani à engager « un processus de démantèlement du financement du réseau de terrorisme d’Iran, des moyens, de la logistique et de tout ce qu’il apporte aux forces déstabilisatrices dans la région » du Moyen-Orient ainsi qu’à « mettre fin aux essais de missiles balistiques ».

De son côté, la Maison Blanche a précisé que ces contrats militaires vont renforcer la capacité de l’Arabie Saoudite à « contribuer aux opérations de contre-terrorisme à travers la région », ce qui « réduira le fardeau » des forces américaines. Mais aussi, ce qui n’a pas été relevé par les responsables américains, à accroître son engagement au Yémen, où elle a pris la tête d’une coalition arabe pour combattre les rebelles Houthis, soutenus par l’Iran.

Le détail de la liste des équipements commandés par l’Arabie Saoudite n’a pas été donné. La diplomatie américaine indique qu’ils viseront à satisfaire des besoins spécifiques dans 5 domaines, dont le contre-terrorisme (avec la sécurité des frontières), la sécurité maritime, les forces aériennes, la défense antimissile et la cybersécurité.

Ainsi, les États-Unis fourniront au royaume saoudien des aerostats, des chars, des radars de contre-artillerie, des hélicoptères, des navires de type « Multi-Mission Surface Combatant » (MMSC), dont la conception est basé sur celle des Littoral Combat Ship de type Freedom, des patrouilleurs, des systèmes de défense aérienne THAAD et Patriot ainsi que des capacités de commandement et de contrôle (C2).

Le renforcement de la défense antimissile saoudienne s’explique, là aussi, par l’intervention au Yémen. Le porte-parole de la coalition arabe, le général Ahmed Assiri, a ainsi indiqué, à la mi-avril, que « 48 missiles balistiques » lancés par les rebelles houthis en direction du territoire saoudien avaient été interceptés. À ce total, il faut ajouter celui qui, de type Borkan-2 (ou Volcano-2) a été intercepté le 19 mai au soir, à 180 km au sud-ouest de Ryad. Jamais un projectile tiré depuis le sol yéménite n’avait parcouru une distance aussi importante.

S’agissant des hélicoptères, Lockheed-Martin, maison-mère du constructeur Sikorky, a annoncé un projet d’accord portant sur un investissement de 6 milliards de dollars afin d’assembler des appareils de type Blackhawk en Arabie Saoudite. Ce projet entre le cadre du programme « Vision 2030 » qui vise à diversifier l’économie saoudienne et répond à la volonté de Riyad de développer sa propre industrie de défense.

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