Un avion « renifleur » américain intercepté par l’aviation chinoise

Il est devenu relativement fréquent d’apprendre que l’aviation de chasse chinoise a intercepté des avions américains de patrouille maritime (P-3 Orion, P-8 Poseidon) ou de renseignement (EP-3E Aries II) en mission au-dessus de la mer de Chine méridionale, dont la quasi-totalité est revendiquée par Pékin, même si la Cour permanente d’arbitrage (CPA) de La Haye a rejeté une telle prétention.

Et, à chaque fois qu’un tel incident se produit, le Pentagone dénonce l’attitude « non-professionnelle » des pilotes chinois, lesquels ont tendance à manoeuvrer d’un peu trop près de l’appareil qu’ils sont venus intercepter. Ce genre d’attitude a causé quelques problèmes par le passé : en 2001, un P-3 Orion de l’US Navy avait été accroché en vol par un Shenyang J-8 à 110 km de l’île chinoise de Hainan, ce qui donna lieu à une crise diplomatique entre Washington et Pékin.

Le nouvel incident qui a eu lieu ce 19 mai n’a pas échappé à la règle. Les seules différences avec les précédents est qu’il s’est produit en mer de Chine orientale et que l’avion américain intercepté par deux chasseurs chinois Su-30 est d’un type peu commun puisqu’il s’agit d’un WC-135 « Constant Phoenix », un appareil dont la mission consiste à collecter d’éventuelles particules radioactives après un essai ou un accident nucléaire.

L’US Air Force n’en dispose que deux exemplaires, mis en oeuvre par le 45th Reconnaissance Squadron. La raison de la présence de l’un d’eux dans cette région n’a pas été précisée.

Selon le Pentagone, ce WC-135 « Constant Phoenix » effectuait une mission de routine dans « l’espace aérien international au-dessus de la mer de Chine orientale » lorsqu’il a été intercepté d’une manière « non professionnelle » par deux Su-30 chinois. Aucun autre détail n’a été donné. Cet incident sera évoqué via « les canaux militaires et diplomatiques appropriés », a-t-il simplement ajouté.

Seulement, à Pékin, le ministère des Affaires étrangères a dit n’avoir aucun information sur cet incident. Et celui de la Défense s’est refusé à tout commentaire, d’après l’AFP.

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