L’Otan pourrait jouer un rôle plus important au sein de la coalition anti-jihadiste

Pour le moment, et même si plusieurs de ses membres en font partie, l’Otan, en tant qu’organisation, n’est pas engagée dans la coalition anti-État islamique (EI ou Daesh) dirigée par les États-Unis en Irak et en Syrie.

Toutefois, l’Alliance atlantique n’est pas totalement absente de ce théâtre des opérations étant donné que, en octobre dernier, elle a soutenu la coalition anti-jihadiste avec des missions assurées par les avions E-3A Sentry de sa Force aéroportée de détection lointaine et de contrôle de l’OTAN (Force NAEW&C). En outre, elle a lancé des programmes de formation à l’intention de l’armée irakienne.

Cependant, depuis plusieurs mois, les États-Unis voudraient voir l’Alliance devenir un membre à part entière de la coalition anti-EI. Ainsi, en février 2016, Ashton Carter, alors chef du Pentagone, avait estimé que « l’Otan apporterait des capacités uniques à la coalition, ainsi que son expérience dans le renforcement des capacités chez des partenaires dans l’entraînement de forces au sol et dans la stabilisation post-conflit. »

Seulement, comme les décisions se prennent à l’unanimité, certains États membres, comme par exemple l’Allemagne, n’ont pas souhaité donner satisfaction à Washington. Qui plus est, le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, ne cesse de répéter que l’entraînement et la formation des forces locales constituent la meilleure aide que l’Otan peut apporter aux pays en proie au terrorisme.

Mais, le 17 mai, lors d’une réunion du comité militaire de l’Alliance, présidé par le général tchèque Petr Pavel, les chefs d’état-major des pays membres ont recommandé que l’Otan devienne un membre à part entière de la coalition.

« La discussion en ce moment, c’est : ‘l’Otan va-t-elle devenir un membre de cette coalition?’ Cette décision devra être prise lors de la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement », le 25 mai prochain à Bruxelles, a expliqué le général Pavel. « Nous en avons discuté avec les chefs d’état-major et notre recommandation est qu’il faut que l’Otan considère le fait de devenir membre de cette coalition », a-t-il ajouté.

Pour le moment, aucune mission « d’envergure » n’est envisagée, précisé le général Pavel. « Je ne vois pas nécessairement cela comme un type de mission similaire à ‘Resolute support’ [en Afghanistan] », a-t-il dit.

Pour les États-Unis, l’Otan pourrait jouer un rôle important après la défaite de l’EI en Irak. L’organisation « pourrait être idéalement positionnée pour fournir une mission d’entraînement » aux forces irakiennes « sur une longue période », a en effet affirmé le général Joseph Dunford, le chef d’état-major interarmées américain, après la réunion du comité militaire.

D’autant plus que, a-t-il rappelé, « le Premier ministre irakien [Haider al-Abadi] a déjà indiqué que les forces irakiennes pourraient continuer d’avoir besoin d’un soutien après la défaite du groupe Etat islamique, mais n’a pas encore formulé précisément ses besoins. »

Cette éventuelle mission de l’Otan aurait pour objectif de développer certaines capacitésdes forces irakiennes, notamment dans les domaines de la logisitique et de la formation. Le conseil aux troupes de combat serait apparemment exclu.

« Il ne s’agit pas de voir l’Otan faire du conseil militaire comme à Mossoul ou à Raqqa en ce moment. Je ne pense pas que nous en soyons maintenant au point de pouvoir envisager » de voir l’Otan prendre complètement le relais de la coalition, a en effet expliqué le général Dunford.

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