L’Australie va investir près d’un milliard d’euros dans ses chantiers navals pour moderniser sa marine

En août 2015, l’Australie avait dévoilé un ambitieux programme de modernisation de ses forces navales qui, doté de 89 milliards de dollars australiens (60 milliards d’euros), devait permettre le renouvellement de ses sous-marins, frégates et autres patrouilleurs. Moins de deux ans plus tard, ce plan a été d’autant plus confirmé que le dernier Livre blanc sur la défense publié l’an passé par Canberra a recommandé une hausse substantielle des dépenses militaires du pays en raison, notamment, de la militarisation croissante de la région Asie-Pacifique.

C’est ainsi que, en avril 2016, le constructeur naval français DCNS a été retenu pour fournir à la Royal Australian Navy (RAN) 12 sous-marins de type Shortfin Barracuda. Le plan prévoit la construction de 9 frégates appelées à remplacer celles de type ANZAC (programme SEA 5000), de 3 destroyers de la classe Hobart (SEA 4000), de 12 patrouilleurs hauturiers et de 19 Pacific patrol boats destinés à être cédés à des pays voisins.

Ce vaste projet de modernisation doit commencer en 2018, d’abord par la construction des patrouilleurs, puis par celle des frégates (en 2020) et des sous-marins Shorfin Barracuda (2022).

Seulement, une question se pose : les chantiers navals australiens sont-ils en mesure de suivre la cadence? A priori, ce n’est actuellement pas le cas.

Par exemple, celui d’Osborne, relève ABC News Australia, ne dispose pas encore des infrastructures suffisantes pour assurer la productivité nécessaire à la construction des futures frégates. En outre, d’après une étude de la RAND Corporation, publiée en avril 2015, l’industrie navale australienne se trouverait dans un état « précaire et incertain », avec un coût de production supérieur de 30 à 40% à celui constaté aux États-Unis.

D’où l’investissement de près d’un milliard d’euros qui, annoncé ce 16 mai par Canberra, permettra de moderniser et d’accroître les capacités des chantiers navals d’Osborne et d’Henderson. « Les installations et procédés modernes de construction navale joueront un rôle important dans la transformation de l’industrie navale navale australienne », a fait valoir Christopher Pyne, le ministre australien délégué aux Industries de défense.

En outre, un effort sera également consenti sur la formation professionnelle, étant donné que ce plan de modernisation de la marine australienne devraient susciter la création de 5.000 nouveaux emplois directs et 10.000 autres chez les fournisseurs et les sous-traitants.

Le Premier ministre australien, Malcolm Turnbull, a justifié ce vaste programme de modernisation en affirmant qu’il constitue un « engagement continu pour la construction navale, pas seulement pour aujourd’hui ou demain mais pour des générations à venir ». Et d’ajouter : « Mon gouvernement croit qu’il ne s’agit pas seulement d’assurer les capacités de nos forces armés mais aussi de garantir notre avenir économique et industriel. Il s’agit de la sécurité nationale et de la sécurité économique. »

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