Le dernier missile tiré par la Corée du Nord serait un engin de portée intermédiaire

Le missile balistique lancée depuis la base militaire nord-coréenne de Kusong, dans la nuit du 13 au 14 mai, a volé pendant près de 30 minutes avant de s’abîmer en mer du Japon, à 500 km du territoire russe, selon Moscou, pour qui ce tir « ne présentait aucune menace pour la Russie ».

L’agence officielle nord-coréenne KCNA a donné quelques précisions au sujet du missile en question. Évidemment, il n’est pas possible de les confirmer encore. Cela étant, il s’agirait ainsi d’un nouveau modèle d’engin balistique stratégique » de portée « moyenne à longue » qui, appelé « Hwasong-12 », serait « capable de transporter une grande et puissante tête nucléaire. » Le tir, supervisé « personnellement » par Kim Jong-un, le maître de Pyongyang, avait pour objet de vérifier ses « caractéristiques ».

Toujours selon la même source, ce « Hwasong-12 » aurait atteint l’altitude de 2.111,5 km, avant de retomber 787 km plus loin, « exactement à l’endroit prévu ».

Pour certains observateurs, cet essai laisse à penser que la Corée du Nord a accompli de nouveaux progrès dans le domaine des missiles balistiques. L’engin en question « aurait parcouru un distance d’environ 4.500 km s’il avait été lancé sur une trajectoire maximale », estime John Schilling, un expert en armement de l’US-Korea Institute [université américaine John Hopkins], qui édite le site spécialisé 38 North.

Pour M. Schilling, ce test semble avoir démontré qu’il s’agit d’un missile balistique de portée intermédiaire qui permettrait à la Corée du Nord « de frapper de manière fiable la base américaine à Guam ». Or, justement, en mars dernier, Pyongyang avait affirmé que le tir d’une salve de 4 missiles balistiques en direction de la mer du Japon entrait dans le cadre d’une exercice mené « en vue de frapper les base américaines » implantées dans l’archipel nippon.

Si des missiles à portée intermédiaire nord-coréens ne changeront pas la donne géopolitique, selon M. Schilling, il en ira autrement si jamais Pyongyang réussit à mettre au point un engin intercontinental (ICBM), susceptible d’atteindre la côte Ouest des États-Unis.

Or, selon lui, le tir de ce « Hwasong-12 » peut « peut représenter une avancée substantielle dans le développement d’un missile balistique intercontinental ». Et d’ajouter : « Ce ne sera pas ce missile, mais il pourrait s’agir d’un banc d’essai, d’un test de technologies et de systèmes qui seront utilisés pour des ICBM. »

Début janvier, Kim Jong-un avait clairement affiché la couleur. « Les recherches et la mise au point d’armes de pointe progressent activement et les préparatifs de tir expérimental d’un missile balistique intercontinental sont dans leur dernière phase », avait-il avancé.

Cité par KCNA, le chef du régime nord-coréen a une nouvelle fois mis en garde Washington, pour qui « toutes les options sont sur la table, y compris militaires, pour empêcher la Corée du Nord de se doter de l’arme nucléaire. « Si les États-Unis osent une provocation militaire contre la RPDC, nous sommes prêts à la contrer », a-t-il dit.

En attendant, les États-Unis et le Japon ont demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies pour évoquer le cas de la Corée du Nord. En réaction au dernier tir de missile nord-coréen, la Maison Blanche a en effet réclamé des « sanctions bien plus fortes » à l’égard de Pyongyang.

Photo : Nouveaux missiles nord-coréens (le Hwasong-12?) lors de la parade militaire du 15 avril dernier (c) Rodong Sinmun

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