Le Sri Lanka a refusé une escale à un sous-marin chinois

Entre 2010 et 2015, durant le mandat du président Mahinda Rajapakse, la Chine a doublé le Japon pour devenir le premier investisseur au Sri Lanka, via des financements d’un montant de 5 milliards de dollars pour la construction de plusieurs projets d’infrastructures, notamment portuaires, et des prêts consentis à des taux d’intérêt très élevé.

Dans le cadre du volet maritime de son projet « One belt, One road » [OBOR], encore appelé « stratégie du collier de perles », Pékin considère que la position géographique du Sri Lanka est stratégique pour ses intérêts. En effet, l’ex-Ceylan se situe à la croisée de voies maritimes commerciales vitales pour assurer l’approvisionnement en pétrole de la Chine. D’où sa politique à l’égard de Colombo, vue d’un très mauvais oeil par le rival indien.

Mais l’élection, en janvier 2015, du président Maithripala Sirisena, a changé la donne, ce dernier ayant la volonté de rétablir les liens qui unissaient son pays à l’Inde tout en cherchant à réduire l’influence chinoise.

En novembre 2014, New Delhi fit part de sa préoccupation après l’escale du sous-marin chinois Changzheng-2 (classe Han Type-091) et d’un navire de guerre dans un port sri-lankais. Et de rappeler que l’Inde et le Sri Lanka étaient liés par un accord qui, conclu en 1987, indiquait que leurs territoires respectifs ne devaient pas être utilisés pour des activités pouvant nuire à leur intégrité et à leur sécurité.

À l’époque, un porte-parole la marine sri-lankaise Kosala Warnakulasuriya, avait relativisé la portée l’escale des bâtiments chinois en affirmant que, « depuis 2010, 230 navires de guerre de divers pays ont fait relâche au port de Colombo pour se ravitailler et pour une visite de courtoisie. »

Mais ce qui ne créait pas de problème il y a un peu plus de deux ans en pose visiblement maintenant. En effet, les autorités sri-lankaise ont refusé, a-t-on appris le 11 mai, qu’un sous-marin chinois fasse escale à colombo, sans en donner les raisons. « C’est un sujet très sensible », a seulement dit un responsable du ministère de la Défense.

Cette décision de refuser cette escale a été prise alors que le Premier ministre indien, Narendra Modi, est attendu au Sri Lanka pour participer à des cérémonies religieuses. A priori, les deux faits ne seraient pas liés car le sous-marin chinois aurait dû arriver à Colombo une semaine plus tard. En revanche, les 14 et 15 mai, Pékin va acceuillir de nombreux chefs d’État et de gouvernement étrangers pour évoquer son programme  de « nouvelles routes de la soie ».

D’après la presse indienne, le sous-marin chinois appartiendrait à la classe Yuan (Type 039B). Il aurait été repéré par un avion de patrouille maritime P-8I Poseidon après avoir traversé le détroit de Malacca, le 20 avril. Faute de pouvoir faire escale à Colombo, il ferait route vers le port pakistanais de Gwadar.

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