La coalition anti-EI justifie ses frappes aériennes contre les jihadistes ayant fui Tabqa

Cette semaine, les Forces démocratiques syriennes (FDS), avec le soutien de la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis, ont réussi à faire sauter un verrou stratégique sur la route menant à Raqqa, l’un des fiefs de l’État islamique (EI ou Daesh) en Syrie, en s’emparant de la ville et du barrage de Tabqa.

D’après un communiqué diffusé le 11 mai par la coalition, les combats, qui avaient commencé un moi et demi plus tôt, ont pris fin après un accord conclu entre les FDS et environ 70 combattants de l’EI. Ces derniers ont « remis » leurs positions qu’ils défendaient encore dans la ville et sur le barrage et accepté de remettre « toutes leurs armes lourdes » et « démanteler les engins explosifs improvisés » qu’ils avaient posés en échange de la possibilité de prendre la fuite.

Seulement, ces jihadistes n’auront pas eu, du moins pour la plupart, le temps d’aller bien loin. La coalition anti-EI a en effet « frappé ceux qui pouvaient l’être sans risquer de toucher des civils ». Aussi, la question de savoir s’il y a eu un manquement à l’accord avec les FDS s’est rapidement posée, d’autant plus que, à l’avenir, les combattants de Daesh susceptibles de se trouver dans une situation semblable ne seront pas enclin à discuter quoi que ce soit pour évacuer leurs positions, voire pour se rendre.

Mais, visiblement, pour le Pentagone, cette question ne se pose pas. Ces jihadistes « n’avaient pas noué d’accord avec nous », a fait valoir le major Adrian Rankine-Galloway, un porte-parole.

« Ils avaient en effet un accord avec les FDS pour quitter le barrage et les dernières zones de la ville », a insisté, à son tour, le capitaine de vaisseau Jeff Davis, un autre porte-parole du Pentagone. « Mais cela ne change pas le fait que lorsque nous voyons des combattants sur le champ de bataille et avons l’occasion de les frapper, nous le faisons », a-t-il expliqué.

Techniquement, les jihadistes ne s’étaient pas rendus, l’accord passé avec les FDS stipulant juste qu’ils devaient quitter leurs positions. Et les choses auraient sans doute été différentes s’ils avaient voulu cesser le combat. « Les États-Unis respectent les usages de la guerre et la convention de Genève, et ne tireront pas par exemple sur des combattants agitant des drapeaux blancs pour se rendre », a rappelé un responsable militaire américain, dont les propos ont été rapportés par l’AFP.

Ce n’est pas la première fois que des jihadistes ayant pris la fuite après avoir abandonné leurs positions sont la cible de frappes aériennes. Par exemple, en juillet 2016, 150 d’entre-eux – selon Bagdad – avaient été tués lors de bombardements contre leurs convois alors qu’ils fuyaient Falloujah, en Irak.

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