L’aviation jordanienne a abattu un drone non identifié près de la frontière avec la Syrie
La Royal Jordanian Air Force (RJAF) a indiqué, dans la soirée du 10 mai, avoir abattu un drone non identifié évoluant près de la frontière avec la Syrie, conformément à ses règles d’engagement.
Selon une source de l’état-major jordanien, le drone en question a été abattu par une patrouille d’avions F-16 dans le secteur d’al-Mafraq. Des équipes spécialisées ont été envoyées sur place pour récupérer les débris et identifier ainsi l’appareil.
L’hypothèse la plus probable est que le drone abattu appartienne à l’armée syrienne. Cette dernière a en effet reçu plusieurs modèles cédés par l’Iran, comme des Ababil, des Mohajer 4 ou encore des Yasir.
Cet incident survient après un regain de tension dans une zone proche de la frontière séparant la Jordanie et la Syrie. Le 9 mai, l’aviation syrienne a en effet bombardé des positions tenues par les rebelles du Front Sud, une composante de l’Armée syrienne libre (ASL) qui, soutenue par Amman et Washington, a lancé une offensive contre l’État islamique (EI ou Daesh), près de l’Irak.
Ces frappes, qui n’ont pas causé de pertes dans les rangs rebelles, ont eu lieu après un avertissement du ministère syrien des Affaires étrangères au sujet d’un envoi possible de troupes jordaniennes en Syrie.
Alors que les hostilités sont théoriquement suspendues après l’accord trouvé le 4 mai à Astana sur les « zones de désescalade », voulues par la Russie et la Turquie, les forces gouvernementales syriennes a l’intention de se redéployer vers l’est, c’est à dire en direction des secteurs tenus par l’EI, en particulier vers le gouvernorat de Deir ez Zor, et plus généralement vers la frontière irakienne.
« Il s’agit de ne pas laisser les mains libres aux Etats-Unis et aux forces qu’ils soutiennent pour qu’ils occupent l’est du pays », a ainsi estimé Waddah Abed Rabbo, le directeur du quotidien al-Watan, proche du pouvoir syrien.
D’après une source militaire de haut rang citée par l’AFP, les forces syriennes ont l’intention de progresser selon trois axes : les deux premiers (l’un partant de la province de Hama, l’autre de Palmyre) en direction de Deir ez-Zor, afin de récupérer les installations pétrolières, et le troisième allant vers al-Tanf, dans le sud-est, à la frontière entre l’Irak et la Jordanie.
