Un convoi des Nations unies attaqué en Centrafrique

Un convoi de la Mission multidimentionnelle intégré de stabilisation des Nations unies en République centrafricaine (MINUSCA) a été attaqué, le 8 mai, entre les localités de Rafai et Bangassou, dans le sud-est de la Centrafrique.

Un porte-parole de la MINUSCA, Hervé Verhoosel, a précisé que l’attaque avait visé une « force mixte de policiers et de militaires de l’ONU » dans le village de Yogofongo, situé à environ 470 km à l’est de Bangui, près de la frontière avec la République démocratique du Congo. Le convoi était composé de Casques bleus cambodgiens et marocains.

Les circonstances de l’attaques restent encore floues. Un Casque bleu cambodgien a été tué lors des échanges de tir. Et, trois autres qui étaient portés disparus ont finalement été retrouvés morts peu après. En outre, un autre soldat de la paix reste toujours introuvable, malgré les moyens de recherche déployés, et 10 blessés ont été évacués vers Bangui. Enfin, 8 assaillants ont été tués.

Aucun détail n’a été donné sur les circonstances de la mort des Casques bleus portés un temps disparus. On sait seulement que les corps ont été récupérés grâce à l’intervention du Comité pour la paix de Bangassou, cette plateforme intercommunautaire ayant négocié, rapporte RFI, avec le groupe armé à l’origine de l’embuscade.

Dans un communiqué, la MINUSCA a attribué la responsabilité de cette attaque à des éléments « anti-balakas », c’est à dire à des membres de milices formées en 2013 afin de réagir aux exactions commises par l’ex-coalition rebelle de la Séléka, dont sont issus plusieurs groupes armés encore en activité.

Cela étant, la région où a eu lieu attaque connaît des tensions communautaires depuis plusieurs mois, notamment entre les Peuls, soutenus par l’UPC (Unité pour la Paix en Centrafrique), une composante de l’ex-Séléka. Il n’est pas non plus exclu que cette embuscade tendue aux Casques bleus ait été le fait de combattants de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), une organisation qui, bien qu’affaiblie, est présente dans la région.

Quoi qu’il en soit, la France, qui a mis un terme à l’opération Sangaris en octobre 2016, a condamné cette attaque et insisté sur la nécessité « d’identifier les responsables de cette attaque afin de les traduire en justice. »

Via son porte-parole, Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies a rappelé que les attaques contre les Casques bleus « peuvent constituer un crime de guerre » et appelé les autorités centrafricaines à lancer une « enquête pour que les responsables répondent rapidement de leurs actes devant la justice ».

Photo : Archive

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