La mort du chef de la branche afghano-pakistanaise de l’État islamique confirmée

Le 29 avril dernier, le Pentagone avait évoqué la mort « probable » d’Abdul Hasib, le chef de la branche afghano-pakistanaise de l’État islamique (appelée Khorasan ou EI-K), lors d’une opération conduite ayant coûté la vie à deux militaires des forces spéciales américaines. Il aura fallu un peu plus d’une semaine pour en avoir la confirmation.

En effet, le 7 mai, le président afghan, Ashraf Ghani, a affirmé qu’Abdul Hasib avait été tué par les forces spéciales afghanes dans la province de Nangarhar, frontalière avec le Pakistan. Et de rappeler que ce chef jihadiste était responsable de plusieurs attaques, dont celle commise contre un hôpital militaire de Kaboul, en mars dernier.

Le même jour, l’état-major des forces américaines en Afghanistan (qui est aussi celui de la mission Resolute Support, de l’Otan) a également confirmé la mort d’Abdul Hasib. « Plusieurs autres responsables de haut rang » de l’EI-K ont aussi été tués « ainsi que 35 combattants », au cours d’un « raid mené par des commandos afghans en partenariat avec les forces américaines », a-t-il précisé.

Ce raid a été mené le 27 avril par 50 militaires américains et autant de commandos afghans. Les combats ont duré plus de trois heures et ont contraint des F-16 ainsi que des hélicoptères d’attaque AH-64 Apache à intervenir.

« Cette opération conjointe réussie constitue un nouveau pas important dans notre campagne résolue pour anéantir l’EI-K en 2017 », a souligné le général John Nicholson, le chef du contingent américain et de Resolute Support. « C’est le second émir de l’EI que nous tuons en neuf mois avec des dizaines d’autres chefs et des centaines de leurs combattants. Depuis plus de deux ans, l’EI-K mène une campagne barbare d’assassinats, de tortures et de violences contre la population afghane, en particulier dans le sud du Nangarhar », a-t-il encore rappelé.

Effectivement, Abdul Hasib avait pris la succession de Hafiz Saeed Khan, tué en juillet 2016 par une frappe aérienne américaine effectuée dans le district d’Achin (province de Nangarhar), celui-là même où a été larguée, le 14 avril, une bombe GBU-43/B, laquelle est la plus puissante de l’arsenal de l’US Air Force.

Depuis mars, les forces américains sont à pied d’oeuvre dans cette province pour en chasser l’EI-K. Il s’agit aussi « d’envoyer un message clair à l’EI indiquant qu’il n’y aurait pas de sanctuaire pour ses combattants en Afghanistan ».

« À ce stade, la campagne a permis de libérer la moitié des districts sous contrôle de l’EI et à la populaton de rentrer chez elle » ainsi que de « capturer des centaines de combattants » de l’EI-K, précise-t-on du côté des forces américaines en Afghanistan

La semaine dernière, le capitaine Bill Salvin, leur porte-parole, a estimé à 800 le nombre de combattants de l’EI-K. « Nous avons une très bonne chance de les détruire en 2017, pour qu’il soit très clair que l’Afghanistan n’est pas l’endroit où les jihadistes expulsés de tel ou tel pays peuvent venir se réfugier », a-t-il confié à l’AFP. Seulement, cet objectif est compliqué à atteindre, étant donné que les zones tribales pakistanaises restent une base arrière pour les jihadistes. En outre, les forces afghanes et américaines doivent dans le même temps contrer le mouvement taleb dont l’influence ne cesse de gagner du terrain.

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