Quand le Centre d’entraînement au combat de l’armée de Terre ouvre ses portes

« La sueur épargne le sang », dit-on quand il s’agit de se préparer au combat. Pris au sens premier, cette condition est nécessaire mais pas suffisante étant donné qu’il faut également maîtriser des savoir-faire afin de pouvoir réagir au mieux en toute situation. « La réalité des champs de bataille est qu’on n’y étudie pas; simplement on fait ce que l’on peut pour appliquer ce que l’on sait. Dès lors, pour pouvoir peu, il faut savoir beaucoup et bien », écrivait le maréchal Foch.

Depuis plus d’un siècle, le camp de Mailly sert à l’entraînement des unités de l’armée de Terre. Mais ce n’est qu’en 1996 que le CENTAC (Centre d’entraînement au combat) y a été créé, avec l’ambition d’y donner une préparation opérationnelle la plus proche possible de la réalité, grâce à des équipements à la pointe dela technologie, notamment au niveau de la simulation.

Comme l’explique son chef de corps, le colonel Guillaume Benquet, « pour s’entraîner avec réalisme [au] combat interarmes, il faut non seulement être capable de reproduire l’environnement des opérations ou les effets destructeurs de l’armement, mais encore faut-il pouvoir bénéficier d’une capacité d’analyse exhaustive et exploitable en temps réel ». Et c’est ce que permet le CENTAC, qui, par ailleurs, a repris les traditions du 1er Bataillon de Chasseurs.

Peu connu du grand public, le CENTAC a ouvert ses portes aux Éditions Pierre de Taillac, ce qui a permis à ces dernières de publier un livre (*) richement illustré dans lequel est expliqué dans le moindre détail l’entraînement d’un sous-groupement tactique interarmes.

Ainsi, le rôle des FORAD (Forces adverses) est essentiel. Organisées en régiment [le 5e Dragons, ndlr], elles sont décrites comme étant un « ennemi redoutable » pour les stagiaires dans la mesure où elle sont capables de représenter tous les types d’adversaires possibles (unité conventionnelle, guérilla, etc…). « Habituées à manoeuvrer ensemble, ces unités à la cohésion très forte se caractérisent par leur réactivité et leur souplesse d’emploi », est-il expliqué.

Les OAC (Observateurs, Arbitres, Conseillers), qui sont d’anciens chefs de section ou de peloton expérimentés, tiennent aussi une place prépondérante au CENTAC. Et l’on peut également citer le groupe d’analyse pédagogique, qui suit en continu chaque phase de l’entraînement, les officiers spécialistes, qui apportent leur expertise sur le terrain et, évidemment, les moyens de simulation, avec le système CENTAURE, bientôt remplacer par CERBERE (Centres d’entraînement représentatifs des espaces de bataille et de restitution des engagements).

« Organisme vivant qui se doit de s’adapter et d’évoluer constamment pour coller à la nature de nos engagements actuels, le CENTAC, tout en restant garant de la doctrine, se nourrit en permanence des retours d’expérience des opérations en cours. En parallèle, il doit en permanence se remettre en question pour anticiper l’avenir, s’adapter aux évolutions de la technologie et préparer la guerre de demain et non celle d’hier », résume le général Jean-François Lafont-Rapnouil, e commandant des centres de préparation des forces.

(*) CENTAC – LE CENTRE D’ENTRAINEMENT AU COMBAT – Éditions Pierre de Taillac – 29,90 euros

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