Les talibans afghans s’emparent d’un district de la province de Kunduz

Une semaine après le lancement de leur offensive de printemps, appelée « opération Mansouri », les taliban viennent de s’emparer d’un nouveau district, à savoir celui de Qala-i-Zal, dans la province de Kunduz.

Un membre du conseil provincial, Sayed Asad Sadat, a en effet confirmé à Tolo News que les insurgés avaient réussi à prendre le contrôle de ce district après deux jours de combats intenses contre les forces de sécurité afghanes.

Via un communiqué, le mouvement taleb a annoncé que le quartier général de la police, le siège du gouvernement ainsi que tous les points de contrôle sont tombés entre leurs mains.

Du côté des autorités afghanes, l’on explique que les forces de sécurité ont « effectué une retraite tactique afin d’éviter de plus amples pertes civiles et militaires ». Le même argument avait été donné, ces derniers mois, pour justifier la perte de plusieurs districts dans la province du Helmand.

Frontalier du Tadjikistan et situé entre Kunduz et Mazar-i-Sharif, le district de Qala-i-Zal est âprement disputé en raison de son importance stratégique. Sa conquête permettrait aux taliban d’accentuer leur pression sur les districts voisins de Chardara et Imam Sahib. L’enjeu n’est rien moins que la ville de Kunduz, dont le centre est tombé brièvement aux mains des insurgés à deux reprises depuis 2015.

En juillet 2016, les taliban avaient déjà réussi à s’emparer de ce district avant d’en être finalement chassés quelques semaines plus tard par les forces de sécurité afghanes.

Ce nouveau revers infligé à l’armée afghane survient alors que l’administration Trump aura à se prononcer prochainement sur l’envoi de renforts en Afghanistan, comme l’envisage, d’ailleurs, Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, et le réclame le général John Nicholson, le chef de la mission Resolute Support. Il serait question d’envoyer entre 3.000 et 5.000 militaires américains supplémentaires.

« Je m’attends à ce que les propositions […] parviennent au président [Trump] la semaine prochaine », a affirmé, le 4 mai, Theresa Whelan, une responsable du Pentagone chargée des opérations spéciales. « Notre intention » est de « dépasser l’impasse » actuelle et aussi « de reconnaître que l’Afghanistan est un partenaire très important pour les Etats-Unis dans une région très compliquée », a-t-elle expliqué.

Selon des responsables américains, les forces afghanes ne contrôlent plus que 60% du territoire. « L’Afghanistan reste englué dans une guerre meurtrière. Les pertes subies [par les forces afghanes] dans le combat contre les taliban et d’autres groupes insurgés continuent d’être d’un niveau hautement choquant », a par ailleurs estimé le SIGAR, un organisme du Congrès chargé de contrôler les activités et les dépenses américaines dans le pays.

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