Bombardiers américains envoyés en Corée du Sud : Pyongyang se dit au bord d’une « guerre nucléaire »

Escortés par des F-15K sud-coréens et des appareils du porte-avions USS Carl Vinson, deux bombardiers stratégiques américains B1-B « Lancer », affectés au 9th Expeditionary Bomb Squadron basé sur l’île de Guam, ont effectué une mission près de la péninsule coréenne, le 1er mai, dans le cadre d’un exercice bilatéral avec les forces sud-coréennes.

L’envoi de ces deux B1-B « Lancer » est intervenu un plus de 48 heures après une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, au cours de laquelle le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson, a exhorté les pays membres à contrer une « menace nucléaire » nord-coréenne pouvant avoir des « conséquences catastrophiques ».

Quelques heures plus tard, Pyongyang a répliqué en lançant à nouveau un missile balistique de type non précisé depuis le site de Puckang. Mais, comme celui effectué le 16 avril, ce tir s’est aussi soldé par un échec. Puis, le régime nord-coréen a fait savoir qu’il est en mesure d’effectuer un 6e essai nucléaire « à n’importe quel moment. » Et c’est justement ce que Washington cherche à éviter.

Ce nouvel essai nucléaire était attendu pour le 15 avril, c’est à dire pour la célébration du 105e anniversaire de la naissance de Kim Il-sung, le fondateur du régime nord-coréen. Selon les images prises par satellite, le site de Punggye-ri était même fin prêt. Mais finalement, il ne s’est rien passé. Pressions chinoises? Annonce – erronée – de l’arrivée d’un groupe aéronaval américain près de la péninsule coréenne? Ou tout simplement, erreur d’appréciation des analystes?

La dernière fois que des bombardiers stratégiques américains ont été envoyés en Corée du Sud remonte à septembre 2016, soit après le cinquième essai nucléaire nord-coréen. En clair, Washington était plus dans la réaction que dans la dissuasion.

Évidemment, Pyongyang n’a pas manqué de réagir à cette mission des B1-B Lancer, affirmant que ces avions avaient mené un exercice de « largage de bombe nucléaire contre des objets majeurs » situés en Corée du Nord et accusant le président américain, Donald Trump de vouloir « une frappe nucléaire préventive » sur le Nord.

« La provocation militaire irresponsable pousse la situation dans la péninsule coréenne au bord de la guerre nucléaire », a en effet affirmé l’agence officielle nord-coréenne KCNA.

De son côté, Séoul a précisé que les B-1B avaient survolé la région de Pocheon, dans la province de Gyeonggi, pour prendre part à un exercice visant à améliorer « la capacité à réaliser des bombardements de grande précision ». S’ils ont effectivement une capacité nucléaire, ces bombardiers ont surtout été utilisés, ces dernières années, pour larguer des bombes conventionnelles.

Par ailleurs, les Forces américaines en Corée du Sud (USFK) ont confirmé que le système Terminal High Altitude Area Defense (THAAD), dont le déploiement avait commencé la semaine passée à 250 km au sud de Séoul, est désormais « opérationnel » et « prêt à intercepter les missiles nord-coréens et à défendre la République de Corée. »

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