Thales se renforce dans le domaine du Big Data

Le groupe Thales a annoncé, le 28 avril, l’acquisition de l’entreprise américaine Guavus, spécialiste de l’analyse en temps réel des « données massives », c’est à dire le « Big Data », pour un montant de 215 millions de dollars.

Cette opération « fait suite à plusieurs acquisitions dans le domaine de la connectivité, de la mobilité, et de la cybersécurité », rappelle le groupe français. Et d’ajouter : elle « renforce le positionnement de Thales dans une des technologies clés de la transformation numérique: le traitement et l’analyse prédictive des mégadonnées, un facteur de plus en plus critique dans les prises de décision en temps réel. »

Le Pdg de Thales, Patrice Caine, a expliqué que « l’application aux grands métiers de Thales des technologies et des expertises de Guavus en matière d’analyse de données massives va renforcer notre capacité à accompagner la transformation numérique de nos clients, que ce soit dans l’aéronautique, l’espace, la signalisation ferroviaire, la défense ou la sécurité. »

Créée en 2006 dans la Silicon Valley (Californie), Guavus traite quotidiennement plus de 5 peta-octets de données pour le compte de ses clients, ce qui représente l’équivalent d’environ « 3 millions de long-métrages ».

« Dans un monde où le volume des données issues des capteurs toujours plus connectés connaît une croissance exponentielle, l’acquisition de Guavus va multiplier les opportunités pour Thales dans des applications aussi diverses que la maintenance prédictive, la cybersécurité, la surveillance des infrastructures critiques ou l’optimisation des réseaux et systèmes de télécommunications », a fait valoir le groupe français d’électronique de défense.

Pour les armées, le Big Data, vu par certains comme étant le « nouveau pétrole », peut avoir des applications concrètes, comme par exemple en matière de cybersécurité, de maintenance, avec l’analyse des données produites par des capteurs, l’idée étant de prédire en quelque sorte l’avenir par rapport au passé, d’aide à la décision ou encore de logistique, dans la mesure où il sera possible d’optimiser les flux.

Mais l’application sans doute la plus évidente reste celle liée au renseignemement. L’analyse d’un volume important de données peut permettre de détecter ce que l’on appelle les « signaux faibles« . Mais pas seulement. En février 2015, le SIA LAB (Système d’Information des Armées), devenu récemment DGA LAB, avait ainsi présenté trois entreprises qui, spécialisées dans le Big Data, présentèrent des solutions visant à acéquérir, traiter et exploiter des données de tout type et de tout format collectées par plusieurs capteurs.

L’État-major des armées explique ainsi que la « collecte, la capitalisation et l’exploitation des données constituant le centre névralgique du cycle du renseignement, la DRM [Direction du renseignement militaire] recueille des volumes massifs de données issues de capteurs multiples et a constamment besoin d’optimiser ses systèmes d’information » étant donné que « leur réactivité conditionne directement la pertinence du renseignement militaire fourni aux forces en opérations et aux décideurs politiques et militaires. »

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