Une mission peu commune confiée au avions de surveillance Falcon 200 « Guardian » de la 25F

Basée depuis plus de 30 ans dans le Pacifique, la Flottille 25F, dotée d’avions Falcon 200 « Guardian », assure la surveillance maritime des possessions françaises dans la région, des liaisons au profit des autorités, l’alerte permanente SAR (Search and Rescue), le transport sanitaire et des missions de lutte contre le narcotrafic et la pêche illicite. Ce qui est déjà pas mal… Mais à cette liste, il faut ajouter une autre tâche.

En effet, en période électorale, la 25F est aussi sollicitée pour permettre aux 500 habitants d’îles éloignées de l’archipel polynésien de… voter.

Sachant que la Polynésie française s’étend sur une surface aussi vaste que l’Europe continentale et que ses terres immergées représentent 3.500 km² (soit la moitié de la Corse) pour une zone économique exclusive de 5,5 millions de km², il est compliqué de faire parvenir aux îles les plus éloignées – et donc isolées – le matériel électoral nécessaire pour chaque scrutin. C’est notamment le cas de l’île de Rapa et des atolls de Hereheretue et Tematangi, pour lesquels les liaisons maritimes sont rares.

Aussi, il n’y a pas 36 solutions, comme l’a souligné le capitaine de frégate Lionel Delort, lors de son dernier point de presse hebdomadaire du ministère de la Défense. « Il n’existe aucun autre choix opérationnel que celui de larguer le matériel de vote par la voie des airs. Il s’agit d’une adaptation de la technique de largage d’une chaîne SAR à des naufragés, qui est une des mission spécifique » de la Flottille 25F, a-t-il expliqué.

Cette mission confiée aux Falcon 200 « Guardian » n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. Pour le premier tour de l’élection présidentielle, la Flotille 25F s’en était acquité 9 jours avant l’ouverture des bureaux de vote. Là, le délai est plus serré puisque le largage du matériel électoral aura lieu le 4 mai, soit 3 jours avant le second tour.

Ainsi, un Falcon 200 « Guardian » décollera de Tahiti pour un vol qui devrait durer de 6 à 7 heures. Un premier largage sera effectué à Rapa, puis l’appareil fera une escale à Mururoa pour faire le plain de kerozène avant de redécoller pour les atolls de Hereheretue et Tematangi, qui comptent chacun 50 habitants.

« À Rapa, une île avec énormément de relief et des plafonds météo parfois assez bas (200 mètres), on a des vols un peu compliqués à faire. Il y a une seule passe possible (..) et une plongée à l’intérieur de la baie pour pouvoir effectuer le largage », a souligné le capitaine de frégate Delort

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