45 enquêtes ont été ouvertes sur des attaques chimiques présumées en Syrie

Le directeur de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), Ahmet Uzumcu, a indiqué que 45 attaques chimiques présumées menées en Syrie depuis la mi-2016 font actuellement l’objet d’une enquête.

Il existe une « longue liste d’allégations » au sujet de l’utilisation d’armes chimiques en Syrie, a dit M. Uzumcu. Au cours du second semestre 2016, 30 incidents différents ont été signalés et 15 autres l’ont été depuis le début de cette année, dont celui de Khan Cheikhoun où des tests ont prouvé de manière « irréfutable » l’usage de gaz sarin ou d’un « autre substance similaire. »

Afin d’aller encore plus loin dans les investigations et effectuer des analyses plus poussées, l’OIAC entend envoyer une équipe à Khan Cheikhoun. Mais encore faut-il que les conditions de sécurité soient réunies.

« Le problème est que cette zone est contrôlée par différents groupes d’opposition armés, donc nous devons nous assurer d’accords de cessez-le-feu temporaire, ce que, de ce que nous en savons, le gouvernement syrien est désireux de faire », a expliqué M. Uzumcu. « Si nous parvenons à organiser tout cela, nous nous déploierons. L’équipe est prête et nous avons des volontaires », a-t-il ajouté.

Si, d’après lui, le gouvernement de Bachar al-Assad a « déjà fait savoir qu’il soutiendrait cette mission », l’OIAC n’a pas encore reçu d’autorisation pour visiter la base aérienne d’al-Shayrat » d’où auraient décollé, selon certains services de renseignement occidentaux, les bombardiers tactiques Su-22 ayant réalisé la frappe chimique sur Khan Cheikhoun du 4 avril. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle a été visé par 59 missiles de croisière Tomhawak tirés par deux destroyers américains trois jours plus tard.

Pour rappel, le renseignement français estime que le régime de Damas d’avoir dissimulé des stocks d’armes chimiques au moment où il s’était engagé à le détruire sous l’égide de l’OIAC, en 2013.

En août 2016, le Joint Investigative Mechanism (JIM), une commission d’enquête réunissant des experts de l’ONU et de l’OIAC, avait acccusé Damas d’avoir mené plusieurs attaque chimiques avec du chlore (Bertholite) ainsi que l’État islamique (EI ou Daesh), lequel a utilisé du gaz moutarde (ypérite) en Syrie. Et il y a de fortes présomptions pour que l’organisation jihadiste en ait fait de même récemment à Mossoul.

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