Les milices kurdes syriennes demandent l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne

Le bilan des frappes aériennes turques ayant visé, le 25 avril, des positions tenues par les milices kurdes syriennes (YPG) près de la ville d’al-Malikiyah s’est encore alourdi, avec désormais 20 combattants tués et une vingtaine de blessés.

Au lendemain de ces raids aériens, le ton est monté d’un cran entre les forces turques et les milices kurdes syriennes, qui font partie des Forces démocratiques syriennes (FDS), actuellement engagées, avec le soutien de la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis, contre l’État islamique.

Ainsi, il a été signalé des accrochages entre les deux camps à l’ouest de Darbasiyah, une localité frontalière dans la province syrienne de Hassaké (nord-est), après que les YPG ont tiré sur un véhicule blindé turc qui s’était risqué à franchir la frontière.

En outre, les FDS ont accusé les autorités turques de viser les YPG, que lesquelles ont des liens avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), pour « l’avancée de la bataille pour Raqqa », un des fiefs de l’État islamique en Syrie.

D’ailleurs, Washington a fait part de sa préoccupation après les raids turcs. « Nous sommes (…) profondément préoccupés par le fait que la Turquie ait mené des frappes aériennes (…) dans le nord de la Syrie et dans le nord de l’Irak, sans coordination adéquate avec les Etats-Unis ou la coalition mise en place pour défaire l’EI », a ainsi déclaré Mark Toner, un porte-parole du département d’État.

Ces raids contre les milices kurdes syriennes ont également été condamnés par la Russie. Les frappes turques ont visé « les forces kurdes qui en réalité s’opposent aux groupes terroristes sur le terrain et en premier lieu à l’EI », a fait valoir le ministère russe des Affaires étrangères, via un communiqué. « Nous considérons de telles actions comme inacceptables et allant à l’encontre des principes fondamentaux des relations internationales », a-t-il ajouté, avant d’appeler « toutes les parties à la retenue ».

En attendant, les Kurdes syriens ont lancé un appel en faveur de l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne pour empêcher l’aviation turque de frapper à nouveau.

« C’est seulement quand le nord de la Syrie sera décrété zone d’exclusion aérienne que les YPG pourront défendre le pays sans entraves. La Turquie doit respecter la zone d’exclusion aérienne », ont fait valoir les milices kurdes syriennes via leur compte Twitter.

Cet appel à instaurer une zone d’exclusion aérienne (NFZ pour No Fly Zone) a ainsi été relayé sur le réseau social par le hashtag #NoFlyZone4Rojava.

L’idée d’une NFZ n’est pas nouvelle. Elle a été notamment avancée, du moins dans l’esprit, par le président américain, Donald Trump, lequel a dit souhaiter des « zones de sécurité » en Syrie pour… protéger les civils syriens.

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