Des frappes aériennes turques font au moins 20 tués parmi des combattants anti-État islamique

Alors qu’elles sont en première ligne face à l’État islamique (EI ou Daesh), avec le soutien de coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis, qui compte sur elles pour mener l’offensive en direction de Raqqa, les milices kurdes syriennes (YPG) ont à nouveau été visées par des frappes aériennes turques, ce 25 avril. Ce raid, mené près de la ville d’al-Malikiyah, frontalière avec la Turquie a fait 15 tués dans leurs rangs et 3 membres d’un centre de médias y ont aussi laissé la vie.

« Il est impensable que nous combattions sur un front aussi important que Raqqa et qu’au même moment les avions turcs nous attaquent dans le dos », a vivement réagi un commandant des YPG, sollicité par l’AFP. « Nous demandons à la coalition d’intervenir pour faire cesser les violations turques et l’appui indirect de ce pays à Daesh », a-t-il ajouté.

Le porte-parole des miliciens kurdes syriens, Redur Khalil, qui a visité le lieu frappé par le raid aérien turc en compagnie d’un officier américain, s’est montré plus ferme, assurant que les YPG « ne resteront pas silencieux face à cette attaque et se réservent le droit de se défendre et de venger (leurs) martyrs. » Pour lui, la coalition « a une énorme responsabilité et doit assumer ses devoirs de protéger cette zone, car nous sommes partenaires dans la lutte contre l’EI. »

À Ankara, l’on voit d’un très mauvais oeil ce soutien de la coalition aux milices kurdes syriennes en raison de leur proximité avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré par les autorités turques comme étant une organisation terroriste. Selon l’état-major turc, ce groupe utilise le nord-est de la Syrie ainsi que la région irakienne du Sinjar pour préparer des attentats en Turquie.

D’où, d’ailleurs, un autre raid aérien turc, mené en même temps que celui contre les YPG en Syrie, dans la région de Sinjar.

« Afin de détruire ces foyers de terrorisme qui menacent la sécurité, l’unité et l’intégrité de notre pays et de notre nation, et dans le cadre de nos droits fondés sur le droit international, des frappes aériennes ont été lancées (…) et des objectifs terroristes ont été atteints avec succès », a fait savoir l’armée turque, via un communiqué.

En fait de succès, les frappes effectuées en Irak n’ont nullement touché des membres du PKK mais des combattants kurdes irakiens (peshmergas), également en première ligne face aux jihadistes de l’État islamique.

« Nous dénombrons six martyrs », a fait savoir le général Jabbar Yawar, secrétaire général du ministère chargé des peshmergas au sein du gouvernement de la région autonome du Kurdistan irakien, lequel a pourtant de bonnes relations avec Ankara. Selon lui, les chasseurs-bombardiers turcs ont visé la milice des Unités de protection des Yazidis (YBS), alliée au PKK. D’après cette dernière, cinq de ses positions ont été bombardées, dont une statio radio.

À noter que, dans le cadre d’une commande de près de 300 millions de dollars passée par l’intermédiaire de Bagdad, les Peshmergas devraient bientôt recevoir du matériel militaire américain qui leur permettront d’équiper l’équivalent de deux brigades d’infanterie et de deux bataillons d’artillerie. La liste comprend 36 canons M119A2 de 105 mm d’occasion, 186 mitrailleurs M240B et 46 autre de calibre 50, 4.400 fusils M16 et une centaine de véhicules Humvee (dont 77 blindés).

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