Général Mattis : Les Français « ont toujours prouvé qu’ils étaient là quand il fallait faire face »

Sans le soutien des forces américaines dans les domaines du transport aérien et du ravitaillement en vol (voire du renseignement), l’opération anti-terroriste Barkhane, menée par la France dans la bande sahélo-saharienne (BSS), connaîtrait bien des difficultés.

Avec l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche, l’on pouvait nourrir quelques inquiétudes au sujet de la poursuite de cette aide dans la mesure où, lors de la campagne électorale, l’ancien homme d’affaires avait laissé entendre qu’il ne faudrait plus nécessairement compter sur les largesses américaines dans le domaine militaire. Pour rappel, l’admnistration Obama avait alloué une enveloppe de 10 millions de dollars par an pour appuyer les opérations françaises dans la BSS.

Lors d’un déplacement à Djibouti, où les États-Unis disposent d’une base permanente, au Camp Lemonnier, le secrétaire américain à la Défense, l’ex-général James Mattis, a tenu des propos rassurants. Les Français « ont toujours prouvé qu’ils étaient là quand il fallait faire face » aux réseaux jihadistes, a-t-il dit, le 23 avril. On est loin de février/mars 2003, époque où le « french bashing » était à la mode à Washington pour l’opposition française à l’intervention américaine en Irak…

« Je n’ai pas de doute que les Français continueront de prendre les meilleures décisions pour leur propre intérêt, et que les terroristes n’auront pas à se réjouir de ces décisions » après l’élection [présidentielle française], a continué M. Mattis lors d’un point de presse à Djibouti. Aussi, l’on peut supposer que l’appui américain à l’opération Barkhane continuera…

Pour rappel, Djibouti a une importance cruciale d’un point de vue stratégique. De par sa position géographique, entre la mer Rouge et l’océan Indien, ce pays tient une place clef pour la protection du commerce maritime mondial (lequel transite par le détroit de Bab el-Mandeb), la lutte contre la piraterie maritime et la conduite des opérations antiterroristes menées par les États-Unis dans l’est de l’Afrique (en particulier contre les Shebab somaliens) et le au Yémen.

Cette importance stratégique explique la présence de forces étrangères dans ce pays. Outre les emprises militaires françaises et américaines, Djibouti accueille également une base permanente japonaise et la Chine est en train d’en construire une. Et cela ne plaît pas trop à Washington, qui paie un loyer de 65 millions de dollars par an pour les installations du camp Lemonnier. Ainsi, le général Thomas Waldhauser, le chef de l’US Africom, le commandement militaire américain pour l’Afrique, a indiqué au Congrès qu’il avait fait part de « ses préoccupations » au président djiboutien, Ismaïl Omar Guelleh, en insistant sur « ce qui est important pour nous que les Chinois fassent ou ne fassent pas. »

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