Les essais opérationnels du nouveau char russe T-14 Armata se passent comme prévu

En 2015, à l’occasion de la grande parade militaire organisé chaque 9 mai pour commémorer la fin de la « Grande guerre patriotique » contre l’Allemagne nazie, l’armée russe avait présenté un nouveau char « révolutionnaire », à savoir le T-14 Armata, développé par Uralvagonzavod.

Depuis, il n’a pas été beaucoup question de ce T-14 Armata, alors que sa mise au point peut être considérée comme un petit événement dans la mesure où peu de nouveaux chars ont été développés depuis ces 20 dernières années. Si des projets allant dans ce sens ont été lancés au Japon (Type-10) ou encore en Turquie (Altay T1), les Occidentaux ont préféré mettre l’accent sur la modernisation de ceux qui équipent leurs forces armées (Abrams aux États-Unis, Leopard 2 en Allemagne et Leclerc en France).

Cela étant, d’après le vice-Premier ministre russe, Dmitri Rogozine, les tests opérationnels du T-14 Armata se passent comme prévu. Les essais sur terrain « se déroulent selon le plan », a-t-il en effet déclaré à l’agence Tass, le 20 avril.

« Plusieurs technologies sont testées et la question de l’automatisation de tous les sytèmes de char est envisagé », a ajouté M. Rogozine, sans donner plus de précision. Et un rapport sur le rythme des travaux devrait être bientôt remis par Uralvagonzavod à la commission militaire et industrielle russe.

D’après ce qui avait été avancé il y a deux ans, il était prévu de livrer 2.300 T-14 Armata aux forces terrestres russes afin de leur permettre de remplacer leurs chars T-72 et T-90. Mais d’après les propos de M. Rogozine, il n’est pas certain que ce soit la cible finale. « Les paramètres d’achat seront formalisés dans le cadre d’un nouveau programme d’État », a-t-il dit.

La particularité du T-14 Armata est que sa tourelle sera automatisée (donc inhabitée), ce qui fait que seulement 3 hommes, placés dans une capsule blindée à couches multiples séparée des munitions, seront nécessaires pour le mettre en oeuvre. D’une masse de 57 tonnes en configuration de combat, ce char sera armé d’un canon de 125 mm et de missiles anti-char Sokol-1, auxquels il sera possible d’ajouter une mitrailleuse de 12,7 mm et un canon de 30 mm. Doté du système de protection active Afganit et de différents capteurs, il serait en mesure de rouler à une vitesse pouvant aller jusqu’à 90 km/h.

Enfin, aussi surprenant que cela puisse être, il a été rapporté par la presse russe (mais pas seulement) que ce T-14 Armata pourrait utiliser des « obus nucléaires », grâce à un partenariat avec Rosatom et Uralvagonzavod. Seulement, cette information, reprise par d’autres publications de langue anglaise, n’en était pas une… puisqu’elle a été démentie par Russian Beyond The Headlines (RBTH), un média émanant du quotidien russe pro-gouvernemental Rossiyskaya Gazeta.

« Le canon du char a une portée maximale de 4 km. Utiliser des obus nucléaires à cette portée est un suicide complet » a déclaré, dans les colonnes de RBTH, Sergueï Kuznetsov, un expert militaire de la chaîne NTV. « Imaginez ce qui se passerait sur le champ de bataille, si les chars commencent à tirer des obus nucléaires à moins d’un kilomètre d’eux-mêmes, et quand le vent transportera des nuages ​​radioactifs à des kilomètres », a confirmé Dmitri Litovkin, l’analyste militaire du quotidien Izvestia.

Le plus savoureux, dans cette histoire, est que RBTH a fait remonter l’origine de cette fausse information aux sites Defense One et The Diplomat… Alors qu’elle est issue de Sputnik News.

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