Le Conseil de sécurité met un terme à la Mission des Nations unies en Haïti

Étant donné que les États-Unis entendent réduire significativement leur participation financière aux opérations de maintien de la paix des Nations unies (-25% environ), certaines missions sont appelées à prendre fin dans un avenir proche. Comme celle actuellement en cours en Haïti.

Lancée en 2004 afin d’endiguer les violences consécutives au départ du président Jean-Bertrand Aristide, la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) prendra fin d’ici le 15 octobre prochain. Une résolution allant dans ce sens a été votée à l’unanimité par le Conseil de sécurité, le 13 avril.

Doté d’un budget annuel de 346 millions de dollars, la MINUSTAH n’était pas l’opération la plus coûteuse menée par les Nations unies. « Les Casques bleus font un travail fantastique, mais ils sont très chers et ne devraient être utilisés que lorsque cela est nécessaire. Nous soutenons donc fermement la fin de cette mission (…) et nous allons voir cela se répéter », avait toutefois fait valoir Matthew Rycroft, l’ambassadeur britannique auprès de l’ONU, peu avant le vote.

Cela étant, en mars, Hervé Ladsous, alors secrétaire général adjoint des Nations unies chargé des opérations de maintien de la paix, avait réfuté l’idée que les opérations de l’ONU étaient trop coûteuses.

« Nous avons diminué le coût des missions par soldat de 16% sans diminuer la qualité. […] Nous faisons le maximum pour dépenser le moins possible », avait fait remarqué M. Ladsous, selon qui, citant une étude de la Rand Corporation, une opération conduite par les Nations unies coûte « quatre fois moins cher que ce qu’elle coûterait à un grand pays occidental. »

Cependant, la fin du mandat de la MINUSTAH, qui n’a jamais pu gagner la confiance des Haïtiens, ne signifie pas pour autant la fin de la présence de l’ONU dans ce pays dans la mesure où elle laissera sa place à la Mission des Nations unies pour le soutien de la justice en Haïti (Minujusth). Cette dernière comptera 1.275 policiers qui auront la tâche de former la police locale dans le cadre d’un mandat de deux ans.

D’autres opérations de l’ONU vont se terminer. Ce sera le cas de celles conduites au Liberia (MINUL) et en Côte d’Ivoire (ONUCI), dont les effectifs iront renforcer les Casques Bleus présents au Mali. Enfin, d’autres missions seront réduites, comme celle actuellement en cours en République démocratique du Congo (MONUSCO), qui ne comptera plus que 16.215 militaires (contre 19.815).

Photo : Des Casques bleus brésiliens de la MINUSTAH patrouillent dans le quartier de Bel Air, à Port-au-Prince. (c) MINUSTAH/Jesús Serrano Redondo

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]