Pour Donald Trump, l’Otan n’est maintenant plus « obsolète »

Si, comme le soupçonne le renseignement américain, la Russie a effectivement cherché à influencer la course à la Maison Blanche en faveur de Donald Trump, le candidat du Parti républicain, alors l’opération n’a pas donné les résultats escomptés.

Ainsi, après la frappe de l’US Navy contre la base syrienne d’Al-Shayrat, en réponse à une attaque chimique attribuée au régime de Bachar el-Assad, les relations entre Washington et Moscou se sont tendues.

Le 12 avril, avant de rencontrer Rex Tillerson, le chef de la diplomatie américaine, le président russe, Vladimir Poutine a déclaré que « l’on peut dire que le degré de confiance dans nos relations de travail [avec les États-Unis, ndlr], notamment dans le domaine militaire, ne s’est pas amélioré mais qu’au contraire il s’est dégradé ».
Déjà que ce « degré de confiance » n’était pas bien haut quand Barack Obama était encore à la Maison Blanche, c’est dire…

À Washington, deux personnalités qui prônait un rapprochement avec Moscou – à savoir le général Michael Flynn et Stephen Bannon – ont été écartées de l’entourage de M. Trump. Et, outre le dossier syrien, la diplomatie américaine a affiché une certaine fermeté à l’égard de la Russie.

« Le président Trump a clairement dit qu’il attendait du gouvernement russe une diminution de la violence en Ukraine et la restitution de la Crimée », avait en effet rapporté, en février, Sean Spicer, le porte-parole de la Maison Blanche. « Dans le même temps, il attend et souhaite pleinement une bonne entente avec la Russie », avait-il précisé.

Même au sujet de l’Otan, le président Trump n’est plus aussi critique que par le passé. Lors de la campagne électorale, il avait remis en cause le principe de défense collective, pierre angulaire de l’Alliance atlantique, en affirmant qu’un intervention militaire américaine pour défendre un Allié attaqué ne serait pas forcément automatique dans le cas où il entrerait à la Maison Blanche. Et, quelques jours avant son investiture, il en avait remis une couche en affirmant que cette organisation était « obsolète« , bien qu’encore importante.

Près de trois mois plus tard, le ton a changé. Exigeant toujours que les Alliés prennent leur part en matière de dépenses militaires, le président Trump a pris le contre-pied de ses déclarations passées, alors qu’il recevait Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Alliance atlantique.

« J’ai dit que c’était obsolète. Ce n’est plus obsolète », a en effet déclaré M. Trump, le 12 avril. Et de souligner que l’Otan est un  » rempart de la paix et la sécurité internationale. »

Par ailleurs, le président américain a de nouveau insisté sur l’effort en matière de dépenses militaires que doivent faire les Alliés. « Pour faire face à nos défis communs, nous devons veiller à ce que les membres de l’Otan respectent leurs obligations financières et paient ce qu’ils doivent. Beaucoup de ne le font pas. […] Si d’autres pays paient leur juste part au lieu de compter sur les États-Unis pour compenser la différence, alors […] notre partenariat sera beaucoup plus fort », a-t-il fait valoir.

De son côté, M. Stoltenberg a subtilement rappelé que les membres de l’Otan avait répondu présent quand les États-Unis activèrent la clause de défense collective après les attentats du 11 septembre 2001 et envoyé des « centaines de milliers » de soldats en Afghanistan. En outre, il a aussi évoqué leur engagement de porter leurs dépenses militaires à hauteur de 2% de leur PIB.

Par ailleurs, le président Trump a donné son feu vert à l’adhésion du Monténégro à l’Otan, ce que les autres Alliés avaient déjà fait en grande partie. Or, pour la Russie, voir Podgorica rejoindre l’Alliance atlantique n’était pas acceptable.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]