Les interceptions d’avions chinois par l’aviation japonaise ont atteint un niveau record

Le nombre d’interceptions d’avions en approche de l’espace aérien japonais n’a jamais été aussi élevé. Même pendant la guerre froide, il n’avait probablement pas atteint un tel niveau.

Ainsi, d’après les chiffres donnés ce 13 avril par l’amiral Katsutoshi Kawano, le chef d’état-major des forces d’autodéfense nippone, pas moins de 1.168 incidents ont été constatés entre mars 2016 et mars 2017. Soit une hausse de 33% par rapport à l’année précédente. Le précédent « record » datait de 1984, avec 944 incidents, principalement liés à des appareils russes.

Cette fois, ce sont les avions chinois qui expliquent ce surcroît d’activité pour les aviateurs japonais. Les vols de ces derniers représentent en effet 73% des alertes qui ont motivé un « alpha scramble ». Cela étant, l’espace aérien de l’archipel n’a jamais été violé.

« Les activités des jets chinois sont à la hausse, que ce soit en fonction de leur fréquence ou de leur durée », a commenté l’amiral Kawano. « Compte tenu de la modernisation de l’armée chinoise, nous nous attendons à ce que cela continue », a-t-il ajouté.

Cette tendance s’explique en grande partie par le différend territorial qui oppose le Japon et la Chine, notamment au sujet des îles Senkaku/Diaoyu. En outre, les deux pays n’ont toujours pas trouvé d’accord sur le tracé de leur frontière maritime, ce qui donne lieu, là aussi, à des tensions.

Par ailleurs, Tokyo craint que Pékin cherche à sonder ses défenses aériennes afin d’étendre son influence militaire en mer de Chine orientale et le Pacifique oriental, où le Japon contrôle une chaîne d’îles sur 1.400 km, en direction de Taïwan.

« Récemment, nous avons vu des avions militaires chinois opérant plus au sud, ce qui les rapproche de l’île principale d’Okinawa et d’autres parties de cette chaîne d’îles », a expliqué l’amiral Kawano. En septembre dernier, une formation de plusieurs dizaines d’appareils chinois avait été interceptée par la chasse japonaise vers le détroit de Miyako.

Le souci est que, à force de jouer au chat et à la souris, un incident sérieux n’est pas à exclure, comme cela a failli être le cas en juillet 2016, où Pékin a affirmé que deux F-15 japonais avait « verrouillé » des Su-30 chinois avec leur radar de conduite de tir.

Enfin, si l’activité aérienne chinoise à proximité du Japon atteint des sommet, celle de l’aviation russe – et notamment des bombardiers stratégiques – est également repartie à la hausse, après quelques années d’accalmie. Ainsi, elle a été la cause de 301 interceptions réalisées (+4,5%) par les forces japonaises. Pour rappel, Tokyo et Moscou ont aussi un différend territorial concernant les îles Kouriles.

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