La base d’Évreux abritera un escadron franco-allemand doté d’avions de transport C-130J Hercules

Afin de remédier aux retards pris dans le développement des capacités tactiques de l’avion de transport A400M, la France a décidé d’acquérir 4 C-130J Hercules auprès du constructeur américain Lockheed-Martin. En Allemagne, pour éloigner le spectre d’une rupture capacitaire avec le retrait programmé de ses Transall C-160 d’ici 2020, une mesure similaire a été prise.

Seulement, comme les C-130J Hercules présentent des caractéristiques différentes (motorisation, avioniques) par rapport aux 14 C-130H déjà en service au sein de l’armée de l’Air, leur maintien en condition opérationnelle (MCO) risque d’être coûteux, comme c’est toujours le cas quand il s’agit d’entretenir une micro-flottes d’avions.

Aussi, l’idée de mutualiser le futurs C-130J de l’armée de l’Air et de la Luftwaffe sur une même base. Avancée en octobre 2016, avec la BA 123 d’Orléans-Bricy comme possible point de chute, cette dernière a fait l’objet d’un accord inter-gouvernemental signé le 10 avril à Berlin par Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, et Ursula von der Leyen, son homologue allemande.

Ainsi, ces C-130J Hercules seront finalement basés à Évreux (BA 105) et mis en oeuvre par un détachement d’environ 200 aviateurs,
commandé par un officier français qui aura un adjoint allemand.

« C’est une sacrée avancée, et un changement qualitatif essentiel dans la coopération militaire franco-allemande », a fait valoir M. Le Drian qui, par ailleurs, s’est vu remettre la grande croix du Mérite de la République fédérale allemande par Mme von der Leyen. « Il a fallu dépasser des pesanteurs et des contraintes, mais nous y sommes parvenus », a-t-il ajouté.

D’après l’entourage de M. Le Drian, cet accord vise à « permettre une intégration d’avions allemands dans une unité française avec des capacités communes afin de nous porter mutuellement assistance en cas de crise et de surcroit produire des effets de synergie. »

Maintenant que l’accord a été signé, la construction des infrastructures nécessaires à sa mise en oeuvre va pouvoir commencer à Évreux. Le coût de ce chantier, estimé à 100 millions d’euros, sera pris en charge, à parts égales, par Paris et Berlin. Cet escadron franco-allemand devrait être opérationnel à partir de 2021.

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