La Turquie préparerait une opération terrestre dans le nord de l’Irak

Après « Bouclier de l’Euphrate » en Syrie, va-t-on vers une opération militaire turque dans le nord de l’Irak? C’est ce que révèle, ce 6 avril, le quotidien Yeni Safak, proche du pouvoir à Ankara.

Ainsi, cette opération terrestre, appelée « Bouclier du Tigre », serait lancée après le référendum constitutionnel du 16 avril prochain. D’après Yeni Safak, elle aurait pour objectif d’attaquer les bases arrières du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée terroriste mais aussi proche du Parti de l’Union démocratique syrien (PYD), dont sont issues les milices soutenues par la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis.

Les plans donnés par le quotidien sont assez précis. Au total, neuf camps du PKK seraient dans le collimateur des forces turques, qui disposent déjà d’unités déployées dans le nord de l’Irak, précisément à Bashiqa. Leur objectif serait de couper les voies de communication entre Sinjar et les monts Kandil, où se serait replié l’état-major du PKK, et d’empêcher toute jonction de ces zones avec celles contrôlées par le PYD en Syrie.

Cela fait maintenant plusieurs mois que la Turquie songe à lancer une opération militaire dans le nord de l’Irak. Dans un premier temps, il s’agissait de participer à l’offensive visant à chasser l’État islamique (EI ou Daesh) de Mossoul.

Puis, devant la vive opposition de Bagdad, qui, par ailleurs, proteste toujours contre la présence de forces turques à Bashiqa, Ankara évoqua une éventuelle intervention en cas de menace. « C’est notre droit le plus naturel », avait alors lancé, en octobre, Mevlüt Cavusoglu, le ministre turc des Affaires étrangères.

Dans le même temps, et alors que les opérations venaient de commencer à Mossoul, l’armée turque renforcé sa présence à la frontière, en raison de  » développements régionaux importants. »

Cela étant, avec l’hostilité que ne manquera pas de susciter une telle opération à Bagdad, il n’est pas impossible que les informations du Yeni Safak soient un coup de sonde pour voir les réactions possibles. En général, en matière militaire, on ne communique pas sur ses intentions, à moins de vouloir « intoxiquer » ses adversaires. Aussi, on peut penser que le PKK ne serait pas le seul objectif de l’opération « Bouclier du Tigre », si elle a bien lieu.

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