Les États-Unis accentuent la pression sur les jihadistes au Yémen

Lors de son discours d’investiture, le 20 janvier, le président Donald Trump avait promis « d’éradiquer complètement le terrorisme islamique radical de la surface de la Terre ». Et, durant la campagne qui l’a mené mené à la Maison Blanche, il avait critiqué l’approche jugée trop prudente de Barack Obama en la matière, même si ce dernier pouvait se prévaloir de l’élimination d’Oussama ben Laden et de nombreux cadres d’al-Qaïda.

Depuis, l’administration de M. Trump a redonné les prérogatives qu’avait la CIA pour conduire les frappes de drones contre des chefs jihadistes (le numéro deux d’al-Qaïda, Abou al Kheir al-Masri, en a fait les frais en février, en Syrie) et assoupli les règles d’engagement des forces américaines, en leur donnant notamment plus un autonomie de décision, en particulier au Yémen et, plus récemment, en Somalie, afin de pouvoir frapper des cibles intéressantes plus rapidement.

Du coup, le nombre d’opérations conduites contre al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), qui est la faction probablement la plus dangereuse de la nébuleuse créée par Ben Laden, a grimpé en flèche ces dernières semaines, en particulier depuis un raid controversé mené à al-Baydah, au cours duquel un commando des Navy Seals a perdu la vie et dont les résultats n’ont a priori pas été concluants, à en croire la presse d’outre-Atlantique.

Ainsi, ces derniers jours, le capitaine de vaisseau Jeff Davis, un porte-parole du Pentagone, a affirmé que les forces américaines ont effectué au moins une vingtaine de raids contre AQPA au Yémen.

Ces raids ont eu lieu « dans le courant du week-end [1er et 2 avril, ndlr] », a indiqué l’officier, sans donner plus de précision. « Nous continuons à cibler AQPA au Yémen pour perturber cette organisation terroriste qui représente une menace significative contre les États-Unis », a-t-il ajouté.

Et, depuis la fin février, l’on compte plus de 70 frappes américaines effectuées au Yémen. Soit près du double du nombre de raids autorisés par l’administration Obama rien que pour l’année 2016.

Cela étant, les forces américaines ne frappent pas les positions d’al-Qaïda au Yémen quotidiennement. Ainsi, un mois pile avant la dernière vague de bombardements, le Pentagone fit état d’au moins une vingtaine de frappes aériennes effectuées les 2 et 3 mars par des drones et des chasseurs-bombardiers à la jonction des provinces de Chabwa, d’Abyane et d’Al-Baydah. Ces raids visèrent « des militants d’AQPA, des équipements et des infrastructures. »

Dans un rapport publié en janvier, les Nations unies ont souligné que, au Yémen, « AQPA a consacré l’essentiel de ses efforts à combattre les houthistes, en particulier à Beïda, à attaquer les forces ‘Ceinture de sécurité’ à Abyane et Aden et à frapper les forces fidèles à l’actuel Président à Hadramout. » Et d’ajouter : « Le Groupe d’experts observe également qu’AQPA travaille énergiquement à la préparation d’attaques terroristes contre l’Occident en utilisant le Yémen comme base. »

Pour rappel, ces opérations américaines sont menées alors que le Yémen est le théâtre d’un conflit qui oppose le président Abdrabbo Mansour Hadi, appuyé par une coalition dirigée par l’Arabie Saoudite, aux rebelles Houthis, soutenus par l’Iran et alliés aux partisans de l’ex-chef d’État Ali Abdallah Saleh.

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