Le Parlement canadien victime d’espionnage

Le 4 avril, Radio-Canada a révélé avoir découvert, en utilisant un  » CryptoPhone », des appareils de type IMSI, capables d’imiter un relais téléphonique afin d’intercepter d’intercepter des données de téléphones mobiles dans des endroits stratégiques d’Ottawa, en particulier près du Parlement canadien.

Cette affaire a immédiatement donné lieu à l’ouverture d’une enquête confiée à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et au Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS). « Nous sommes très impatients de découvrir la source de cette activité de surveillance », a déclaré Ralph Goodale, le ministre canadien de la Sécurité publique.

Ce dernier a pris soin de préciser que ces appareils d’espionnage n’appartenaient évidemment pas aux services canadiens, seuls habilités à utiliser de tels équipements uniquement dans le cadre de la loi et avec l’autorisation de leurs autorités de tutelle.

En outre, M. Goodale s’est refusé à toute spéculation, refusant de dire s’il pensait qu’une puissance étrangère ou bien le crime organisé était derrière cette affaire. « Clairement, les puissances étrangères sont de plus en plus agressives dans leurs techniques d’espionnage, notamment pour capter des informations sur les députés », a-t-il dit, d’après les propos rapportés par l’agence QMI.

Un constat partagé par l’analyste en sécurité nationale Dave Charland. Ces appareils ont été détectés « près du parlement et des ambassades, des endroits où des gens détiennent de l’information confidentielle, secrète et très secrète », a-t-il relevé. « Pour un gouvernement étranger, le buffet est là. Il n’y a pas une place au Canada où il y a une aussi grosse concentration d’agences et de ministères », a-t-il ajouté. Quant à une éventuelle responsabilité du crime organisé, il n’y croit guère. « Les débats parlementaires, ça ne les intéresse pas », a-t-il asséné, lors d’un entretien donné à La Presse.

Cela étant, le gouvernement canadien a cherché à relativiser l’importance de cette affaire, en affirmant que des procédures particulières étaient en vigueur pour la transmission de données sensibles entre les ministères et leurs services. « Aucun renseignement sur la sécurité nationale n’est partagé par courriel ou ligne téléphonique ‘régulière’ [non chiffrée] », a confié une source à l’agence QMI.

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