Pour le moment, la marine espagnole n’a pas assez de budget pour ses sous-marins S-80

Pour remplacer ses 4 sous-marins Agosta, la marine espagnole confia au chantier naval Navantia, en 2004, le soin de développer le S-80, un submersible à propulsion classique. Le coût du programme était alors estimé à un peu plus de 2 milliards d’euros.

Seulement, les ennuis ne manquèrent pas. Et le plus important d’entre-eux mit même en péril le programme : alors que le premier sous-marin était en cours de construction, les ingénieurs espagnols se rendirent compte que le submersible allait être trop lourd pour refaire surface après avoir plongé.

Du coup, Madrid fit appel à l’américain Electric Boat pour trouver une solution. Sur le papier, elle était simple : il suffisait d’accroître le déplacement du S-80 en allongeant sa coque… En revanche, son exécution s’annonçait plus délicate, tant sur le plan technique que financier.

La semaine passée, le secrétaire espagnol à la Défense, Agustin Conde, a ainsi expliqué, lors d’une audition parlementaire, que le budget disponible ne permettait plus que de payer un seul des quatre sous-marins attendus.

« Terminer la construction des autres sous-marins prévus nécessitera d’augmenter le budget d’un montant sur lequel le ministère et Navantia ne se sont pas encore mis d’accord », a affirmé M. Conde, précisant que le premier S-80 serait finalement livré vers la fin de l’année 2021. Pour le moment, près de 1,8 milliards d’euros sur l’enveloppe initialement prévue ont été consommés.

Les retards du programme S-80 ont une autre conséquence pour l’Armada : si elle veut conserver ses forces sous-marines, elle devra moderniser ses trois derniers Agosta encore en service, afin de prolonger leur durée de vie.

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