Une autonomie de décision accrue pour les forces américaines engagées contre les jihadistes somaliens

Dès 2007, des « conseillers » militaires américains ont discrètement été envoyés à Mogadiscio afin d’appuyer la Force de l’Union africaine déployée en Somalie (AMISOM) ainsi que les autorités intérimaires somaliennes à combattre les jihadistes des milices Shebab, liés à al-Qaïda.

Depuis, les forces américaines ont multiplié les opérations contre la mouvance jihadiste somalienne, en visant notamment ses principaux dirigeants. C’est ainsi que, en septembre 2014, le chef des milices Shebab, Ahmed Abdi Godane, a été éliminé par une frappe aérienne. D’autres ont connu le même sort.

Outre les éliminations ciblées, des frappes planifiées contre des camps jihadistes ont également été menées par l’aviation américaine. Ainsi, en mars 2016, l’une d’entre-elles a neutralisé une bonne centaine de combattants Shebab qui, rassemblés à 200 km au nord de Mogadiscio, « représentaient une menace imminente pour les Etats-Unis et les forces de l’Union africaine », d’après les explications données par le Pentagone.

Cela étant, ces frappes ciblées n’ont pas permis d’écarter totalement la menace jihadiste dans le pays. Si les Shebab ont perdu leurs principaux bastions face aux troupes de l’AMISOM, il n’en reste pas moins qu’ils sont toujours capable de lancer des assauts d’envergure contre les soldats de l’Union africaine, de commettre des attentats meutriers non seulement à Mogadiscio mais aussi dans les pays voisins, en particulier au Kenya.

D’où la décision de l’administration Trump d’assouplir les règles d’engagement des forces américaines, comme cela est déjà le cas au Yémen, où le nombre de frappes contre les positions d’al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) a augmenté ces dernières semaines.

« Le président [Trump] a approuvé une proposition du département de la Défense de mener des actions de feu additionnelles en soutien » à l’Amisom, a ainsi fait savoir le capitaine de vaisseau Jeff Davis, un porte-parole du Pentagone. Cela « permettra d’augmenter la pression » sur les Shebab, a-t-il ajouté.

Il y a quelques jours, le général Thomas Waldhauser, le patron de l’US Africom, le commandement militaire américain pour l’Afrique, avait évoqué cette option, qui était alors conditionnelle, en expliquant qu’il s’agissait d’avoir une autonomie de décision accrue afin de pouvoir « frapper des cibles plus rapidement » et d’être « plus réactif. »

Jusqu’à présent, les raids menés en Somalie faisait l’objet d’un controle strict de la part de la Maison Blanche, certains, au Pentagone, allant jusqu’à parler de « micro-management » des opérations de combat exercé par le président Obama.

L’an passé, les États-Unis ont effectué une quinzaine de frappes aériennes en Somalie, essentiellement contre des positions tenues par les Shebab. L’une d’elles, menée en septembre 2016, a donné lieu à une polémique : les autorités du Galmudug, une région somalienne semi-autonome, ayant accusé leurs homologues du Puntland d’avoir induit en erreur les militaires américains pour faire bombarder leurs miliciens.

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