Les Forces démocratiques syriennes disent avoir pris le contrôle de l’aéroport de Tabqa

Dans la nuit du 21 au 22 mars, des combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance de miliciens kurdes et de combattants arabes soutenue par la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis, ont été héliportés par des appareils américains au sud du lac Assad, afin d’établir une tête de pont en zone contrôlée par l’État islamique (EI ou Daesh).

Cette opération, la première du genre, a été appuyée par des hélicoptères d’attaque AH-64 Apache ainsi que par une batterie d’artillerie déployée en Syrie par les Marines. Elle a été précédée par plus de 300 frappes aériennes effectuées par la coalition dans les secteurs de Raqqa et de Tabqa, lesquelles auraient mis des « centaines de combattants ennemis » hors de combat et détruit plus « 200 fortifications » et une cinquantaine de véhicules de Daesh.

Cette manoeuvre, lancée dans le cadre de l’opération « Colère de l’Euphrate », vise à s’emparer de la localité de Tabqa, qui constitue le dernier verrou avant Raqqa, la « capitale » syrienne du caliphat proclamé par de l’EI. Pour cela, les plans prévoient de prendre le contrôle du barrage – le deuxième plus important du Moyen-Orient – et de l’aéroport militaire tombé sous le contrôle des jihadistes en août 2014, situés dans le secteur.

Tant la coalition que les FDS se veulent prudents sur la suite des opérations. Il faudra probablement « plusieurs semaines avant que le barrage, le terrain d’aviation et la ville ne soient libérés », expliquait, le 22 mars, le colonel Joseph E. Scrocca, un porte-parole américain. Et de préciser que « prendre Tabqa donnera aux FDS un avantage stratégique et une base de lancement nécessaire pour la libération de Raqqa. »

« L’opération pour assiéger Raqqa prendra plusieurs semaines et cela conduira ensuite à lancer officiellement l’opération » pour libérer la ville, a également estimé Talal Sello, le porte-parole des FDS, en réponse au ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui venait de déclarer, le 24 mars, que la « bataille de Raqqa » allait « commencer dans les jours qui viennent ».

Cela étant, deux jours plus tard, les FDS ont assuré avoir pris le contrôle de la localité de Karama, située à un vingtaine de kilomètres de Raqqa, et de l’aéroport militaire de Tabqa, ce qui leur permet de fermer la route vers la « capitale » de Daesh vers l’oust et de continuer leur manoeuvre d’encerclement.

À l’issue de « violents combats » avec les jihadistes, les « Forces démocratiques syriennes ont repris le contrôle total de l’aéroport militaire de Tabqa et les opérations de déminage sont en cours afin de sécuriser complètement » ce secteur, a en effet affirmé, le 26 mars, Talal Sello.

De son côté, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a confirmé cette information et précisé que l’EI s’était retiré de l’aéroport de Tabqa sous la pression « d’un barrage de feu intense de l’artillerie et des raids massif des avions de la coalition. »

En revanche, s’agissant du barrage de Tabqa, via son agence de propagane, l’EI a prévenu qu’il « menaçait de s’effondrer à tout moment à cause des raids américains et du haut niveau de l’eau. » Mais le colonel Scrocca avait assuré que la coalition prendrait « toutes les précautions pour préserver » son « intégrité. » Dans le même temps, via son organe de propagande,

Seulement, selon une source technique citée par l’AFP, les combats en cours dans le secteur auraient mis « hors service » la centrale électrique qui alimente le barrage, ce qui a entraîné, le 26 mars, l’arrêt de ce dernier. La réparation n’est pas possible car il n’y a pas suffisamment de personnel disponible en raison des bombardements intensifs », a-t-elle continué. « Si le problème n’est pas résolu, cela représentera un danger pour le barrage », a-t-elle encore prévenu. Le risque est de voir l’ouvrage s’effondrer si la Turquie ne réduit pas le flux de l’Euphrate. Faute de quoi, les provinces de Raqqa et de Deir Ez-Zor seraient inondées.

Toutefois, le porte-parole des FDS a démenti cette information, qualifiée de « rumeurs ». Il « n’y pas de danger imminent » car il s’agit « d’opérations terrestres pour éviter tout dommage au barrage », a-t-il fait valoir, via un communiqué.

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