L’État islamique revendique l’attentat de Westminster

Le 22 mars, à Londres, et alors que les ministres des Affaires étrangères des 68 pays membres de la coalition anti-jihadiste se réunissaient à Washington, un homme vêtu de noir et conduisant un véhicule de type SUV a volontairement fauché plusieurs piétons sur le pont de Westminster, qui emjambe la Tamise.

Puis il a ensuite emprunté Bridge Street pour aller percuter les grilles du Palais de Westminster, qui abrite le Parlement britannique. Ayant réussi à entrer dans l’enceinte, il a mortellement blessé Keith Palmer, un policier de garde avant d’être abattu.

Cette attaque présente quelques similitudes avec celle commise le 22 octobre 2014 contre le Parlement canadien, à Ottawa, par un sympathisant de l’État islamique (EI ou Daesh). Dans un premier temps, l’assaillant – Michael Zehaf-Bibeau – avait tiré sur le caporal Nathan Cirillo, alors en faction devant le Monument commémoratif de guerre, avant de pénétrer à l’intérieur du coeur de la démocratie canadienne et d’être abattu après un échange de coup de feu.

Selon un dernier bilan, l’attentat de Westminster a fait 3 tués et une trentaine de blessés, dont des lycéens français alors en voyage scolaire à Londres.

D’après le Premier ministre britannique, Mme Theresa May, l’assaillant – né au Royaume-Uni – avait fait l’objet d’une surveillance de la part du MI-5 (renseignement intérieur).

Surveillance finalement abandonnée étant donné qu’il était perçu comme un « personnage périphérique ». « Il s’est inspiré de l’idéologie islamiste pour commettre son acte », a ajouté Mme May. En outre, la police britannique a indiqué avoir arrêté 8 personnes dans le cadre de l’enquête, lors d’une opération menée à Birmingham, ville de 1,2 million d’habitant, connue pour être un fief islamiste.

D’ailleurs, Mohamed Abrini, suspecté d’avoir un joué un rôle important dans les attentats de Paris (novembre 2015) et de Bruxelles (mars 2016) y a séjourné. En outre, la cité des Midlands a été au centre d’un énorme scandale, en 2014, avec une affaire d’infiltration d’écoles publiques par des extrémistes musulmans.

Cela étant, via son agence Amaq, Daesh n’a pas tardé à revendiquer l’attaque contre le symbole de la démocratie britannique. « L’auteur de l’attaque d’hier devant le parlement britannique à Londres est un soldat de l’État islamique, et il a mené cette opération en réponse aux appels à viser les ressortissants des pays de la coalition », a affirmé l’organisation jihadiste.

Si les autorités britanniques n’ont pas donné l’identité de l’assaillant à ce stade de l’enquête, il ne faut pas non plus compter sur Daesh pour la connaître. Aussi, tout laisse à penser que l’auteur de l’attentat n’a pas été « téléguidé » depuis la Syrie mais qu’il a agi de son propre chef.

MàJ : La Metropolitan Police de Londres a finalement communiqué le nom de l’assaillant : il s’agit de Khalid Massoud, 52 ans, de nationalité britannique. Domicilié dans la région de Birmingham, il était connu des services de police pour des délits de droit commun. Selon le communiqué, il n’avait jamais auparavant été impliqué dans des affaires de terrorisme.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]