Israël menace de détruire la défense aérienne syrienne

La semaine passée, et contrairement à ses habitudes, Israël a immédiatement reconnu avoir effectué un raid aérien dans la région de Palmyre, en Syrie, afin d’empêcher un transfert « d’armes sophistiquées » au Hezbollah, la milice chiite libanaise qu’il voit comme étant la menace numéro un contre sa sécurité.

« Quand on identifie des tentatives de transfert d’armes sophistiquées au Hezbollah et que nous avons des informations des services de renseignement à ce sujet, nous agissons pour les prévenir », a ainsi fait valoir Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien.

Seulement, lors de ce raid, au moins un des quatre chasseurs-bombardiers israéliens a été visé par la défense aérienne syrienne. Et un missile lancé par cette dernière a dû être intercepté et détruit par le système antimissile « Arrow ».

D’où les propos tenus le 19 mars par Avigdor Lieberman, le ministre israélien de la Défense. « La prochaine fois que les Syriens utilisent leurs systèmes de défense aérienne contre nos avions, nous les détruirons sans la moindre hésitation », a-t-il prévenu, lors d’une déclaration faite sur les ondes de la radio publique.

« À chaque fois que nous repérerons des transferts d’armes de Syrie vers le Liban nous agirons pour les empêcher. Sur ce sujet il n’y aura aucun compromis », a encore affirmé M. Lieberman. « Les Syriens doivent comprendre qu’ils sont tenus pour responsables de ces transferts d’armes au Hezbollah et que tant qu’ils continueront à les permettre, nous ferons ce que nous devons faire », a-t-il prévenu.

Et le ministre israélien d’insister : « Je répète que nous ne voulons pas nous mêler de la guerre civile en Syrie ni provoquer une confrontation avec les Russes, mais la sécurité d’Israël prime tout. »

Par ailleurs, suite à ce raid effectué dans la nuit du 16 au 17 mars, l’ambassadeur d’Israël à Moscou, Gary Koren, a été convoqué par la diplomatie russe. « Oui, nous l’avons interrogé à propos » de ces frappes, a confirmé, auprès de l’agence Interfax, Mikhaïl Bogdanov, le vice-ministre russe des Affaires étrangères. Ce dernier a aussi précisé que l’entretien avait notamment porté sur « les derniers développements en Syrie et autour. »

Pour rappel, en octobre 2015, Israël et la Russie avaient conclu un accord visant à s’informer mutuellement de leurs opérations aériennes en Syrie. Et cela, afin d’éviter des méprises étant donné que l’aviation israélienne était déjà intervenue plusieurs fois dans l’espace aérien syrien pour empêcher des transferts d’armes au Hezbollah.

Aussi, l’on pouvait penser que l’état-major russe avait été mis au courant du dernier raid mené à Palmyre. Or, le ministre israélien du Renseignement, Israël Katz, a assuré, à l’AFP, que « la Russie n’est généralement pas prévenue par avance d’une attaque israélienne en Syrie. »

Cela étant, la Russie connaît les craintes israéliennes. Le 9 mars dernier, M. Netanyahu les a répétées à Vladimir Poutine, le président russe, lors d’un déplacement à Moscou.

« L’Iran [chiite] essaie de s’implanter de façon permanente en Syrie, avec une présence militaire au sol et en mer, et tente aussi progressivement d’ouvrir un front contre nous sur le plateau du Golan », avait expliqué, quelques jours plus tôt, le chef du gouvernement israélien, lors d’un conseil des ministres.

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