Pour illustrer une offre TGV pour Bordeaux, la SNCF préfère le F-16 au Rafale
À compter du 2 juillet prochain, les clients de la SNCF pourront se rendre de Paris à Bordeaux en 2h04 grâce aux TGV « L’Océane ». Pour faire la promotion de ses nouvelles offres, l’entreprise publique a sollicité les services de l’agence TBWA qui, pour évoquer la rapidité promise aux voyageurs, a choisi d’illustrer un visuel avec un passager portant un casque de pilote de chasse. Et, au loin, l’on devine un avion de combat… américain puisqu’il s’agit d’un F-16.
Seulement, la Nouvelle Aquitaine est une région qui compte de nombreuses entreprises liées à l’aéronautique, dont Dassault Aviation, qui dispose d’une usine à Bordeaux-Mérignac. C’est d’ailleurs elle qui assemble les Rafale.
Aussi, choisir un produit de la concurrence d’outre-Atlantique pour illustrer une telle affiche publicitaire n’est pas très heureux, surtout en ces temps où l’on ne cesse de vanter le « Made in France » et de parler de « patriotisme économique ». Et il n’est pas certain que l’Amtrak fasse la même chose avec un avion de chasse français…
Toutefois il est vrai qu’il n’est pas toujours possible de faire ce que l’on voudrait en matière de publicité. Il y a en effet des histoires de droits et un tas de difficultés juridiques. Toujours est-il qu’il aurait suffi à l’agence sollicitée par la SNCF de demander à Dassault Aviation d’utiliser l’image du Rafale. Or, de bonne source, l’avionneur n’a pas reçu la moindre requête allant dans ce sens. Quant à Lockheed-Martin, on l’ignore.
Alors, on peut penser que ce n’est qu’un détail, qu’il n’y pas mort d’homme ou que souligner cet impair est la marque d’un esprit pointilleux. Mais tout de même. Imagine-t-on illustrer une publicité pour vanter Toulouse avec un Boeing B-777 en lieu et place d’un Airbus A-350? Ou promouvoir les mérites des produits laitiers en Normandie avec un morceau de Leerdamer ? Les producteurs de Camembert ou de Pont-l’Évêque l’auraient sans doute mauvaise.
