Les États-Unis envisagent de déployer 1.000 soldats de plus en Syrie

Lors d’une audition au Sénat, la semaine passée, le général Joseph Votel, le chef du commandement militaire américain chargé de l’Asie centrale et du Moyen-Orient, avait estimé avoir besoin de plus de troupes « conventionnelles » en Syrie pour appuyer les opérations visant à chasser l’État islamique (EI ou Daesh) de son fief de Raqqa et assurer par la suite la stabilité de la région une fois que les combats seront terminés.

« L’armée américaine ne pourra pas se retirer une fois la bataille terminée parce que les Syriens auront besoin d’une aide pour maintenir l’EI à l’écart et assurer une transition pacifique au niveau local », a déclaré le général Votel.

Pour le moment, les États-Unis ont envoyé 500 conseillers militaires [des membres de leurs forces spéciales, ndlr] auprès des Forces démocratiques syriennes (FDS), lesquelles auront à mener l’offensive en direction de Raqqa, ainsi que des blindés Stryker du 75th Ranger Regiment à Manbij et une batterie d’artillerie de l’US Marine Corps, dotée de canons de 155 mm.

Et il est effectivement question d’envoyer un millier d’hommes supplémentaires en Syrie. Du moins, cette option est « des propositions qui est sur la table pour être discutée », a précisé, le 15 mars, un responsable du Pentagone, confirmant ainsi des informations publiées plus tôt par le Washington Post. Si elle est retenue, alors les effectifs militaires américains déployés auprès des FDS devraient doubler.

D’après ce même responsable du Pentagone, ces renforts resteraient à l’écart des combat, leur rôle étant d’appuyer l’offensive des FDS par des tirs d’artillerie. D’où l’idée d’envoyer des canons M-777 de 155 mm supplémentaires ainsi qu’un lance-roquettes multiples M142 HIMARS (High Mobility Artillery Rocket System).

Seulement, la prise de Raqqa n’a pas seulement que des aspects militaires : des considérations politiques et diplomatiques sont aussi à prendre en compte, étant donné l’hostilité de la Turquie à l’idée de voir les milices kurdes syriennes des FDS prendre part à l’offensive. En outre, et comme l’avait indiqué le général Votel, il faut aussi régler la question de l’avenir des territoires libérés du joug de Daesh. Et elle dépendra des négociations de paix entre le régime de Damas et l’opposition qui seront menées sous l’égide des Nations unies à Genève le 23 mars prochain ainsi que des pourparlers d’Astana, parrainés par la Russie, la Turquie et l’Iran.

S’agissant des troupes qui auront à mener l’offensive à Raqqa, un porte-parole de la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis, le colonel John Dorrian, a assuré qu’elles seraient composées aux trois quarts de combattants arabes.

« En ce moment même, 75% de la force qui est en train d’isoler Raqqa est arabe syrienne », a en effet affirmé le colonel Dorrian, le 15 mars. Pour autant, la présence de miliciens kurdes est inévitable. « Nous nous pensons qu’il y aura des Kurdes impliqués à un niveau ou à un autre », a-t-il ajouté. « Nous voulons que la composition démographique de la force qui libérera Raqqa reflète les habitants de la ville », a-t-il encore fait valoir.

En outre, le colonel Dorrian a déclaré que la coalition reste « ouverte à une participation des Turcs aux opérations contre l’EI dans le nord de la Syrie ». Toutefois, a-t-il temporisé, « nous ne sommes pas parvenus à un accord sur ce que leur rôle sera, ou s’il y en aura un. »

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