Le chef du Pentagone estime que le changement climatique peut poser des problèmes de sécurité

Selon le consensus sur lequel la 21e Commissions des parties (COP 21) de Paris a obtenu un accord, le changement climatique serait dû aux activités humaines. Cependant, sans nier pour autant l’évolution du climat, certains scientifiques comme Claude Allègre et Vincent Courtillot, estiment que d’autres facteurs sont à mettre en cause (activité solaire, océans, etc…).

Et puis il y a ceux pour qui le changement climatique n’est qu’une fable. Voire, comme l’a dit le président Donald Trump, un « concept créé par le Chinois pour rendre l’industrie américaine non compétitive ». D’où ses prises de position en la matière, avec la relance des projets d’oléoducs Keystone XL et Dakota Access quelques jours à peine après son entrée à la Maison Blanche ou encore son intention de supprimer la participation financière des États-Unis au « Green Climate Change » (Fond vert de pour le climat) des Nations unies et de réduire de 31% le budget de l’Agence pour l’environnement.

Cela étant, sans entrer dans la polémique sur les causes du changement climatique, le chef du Pentagone, le général James Mattis, estime que l’évolution du climat est de nature à poser de sérieux problèmes de sécurité nationale. C’est en effet ce qu’il a affirmé lors de la procédure visant à le confirmer au poste de secrétaire à la Défense, d’après un compte-rendu diffusé par le site ProPublica.

« Le changement climatique a un impact sur la stabilité de régions du monde où nos troupes opèrent aujourd’hui », a ainsi déclaré le général Mattis. « Les effets du changement climatique – comme un accès maritime accru dans l’Arctique, la montée du niveau de la mer, la désertification, ont un impact sur notre sécurité », a-t-il ajouté.

Les propos du général Mattis ne sont pas surprenants. Le Pentagone a en effet publié quelques rapports sur les conséquences du changement climatique. Comme, par exemple, celui diffusé en juillet 2015.

« Le changement climatique est un risque pour la sécurité nationale parce qu’il dégrade les conditions de vie, la sécurité humaine et la capacité des gouvernements à répondre aux besoins fondamentaux des populations. Les États fragiles, aux ressources limitée et vulnérables aux perturbations [climatiques] ne seront pas en mesure de faire face efficacement aux nouveaux défis qui s’imposeront à eux », avait souligné ce rapport [.pdf]. Aussi, ce dernier recommandait au Pentagone de prendre en compte le changement climatique dans ses cycles de planification.

Les conséquences de ce déréglement du climat, selon le document, sont un risque accru de maladies infectueuses, une menace terroriste plus élevée, une augmentation de la pauvreté et des pénuries alimentaires. Et à cela, il fallait encore ajouter les désastres humanitaires causés par des phénomènes météorologiques extrêmes, lesquels nécessiteraient des moyens militaires pour y répondre.

Sur cette question, le général Mattis n’est donc pas isolé. D’ailleurs, en octobre 2016, un panel de 25 experts des questions militaires et de sécurité, dont d’anciens conseillers des présidents Reagan et Bush sénior, ont publié des recommandations au gouvernement fédéral américain pour prendre en compte les conséquences éventuelles du changement climatique.

Par ailleurs, les forces armées américaines ont lancé plusieurs projets, ces dernières années, pour réduire leur dépendance aux énergies fossiles en ayant recours à des carburants alternatifs ou en testant de nouveaux concepts.

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