La capacité nucléaire devrait être un critère marginal pour le choix des futurs avions de combat belges

La commission des achats militaires de la Chambre des députés belge a approuvé, le 8 mars dernier, le cahier des charges concernant les 34 avions de combat destinés à remplacer les 54 F-16 mis en oeuvre par les aviateurs d’outre-Quiévrain. Désormais, l’appel d’offres (Request for Government Proposal), attendu depuis la fin de l’année dernière, devrait être lancé prochainement.

Pour rappel, cinq candidats sont en lice pour ce marché : le Rafale F3R de Dassault Aviation, le F-35A de Lockheed-Martin, le F/A-18 Super Hornet de Boeing, le Typhoon du consortium Eurofighter et le JAS-39 Gripen E/F du constructeur suédois Saab.

Le contenu du cahier des charges est confidentiel. Cependant, le quotidien La Libre Belgique a « appris » que la capacité nucléaire des futurs avions ne devrait pas être un critère déterminant. Actuellement, les F-16 belges sont en mesure d’emporter des armes nucléaires tactiques (ANT) B-61 américaines, dans le cadre de l’Otan et selon une procédure dite de la double clé, c’est à dire que le code d’activation de ces dernières (et donc leur contrôle) relève exclusivement des États-Unis.

Ainsi, d’après le quotidien, la capacité nucléaire des prochains chasseurs-bombardiers ne comptera que pour une fraction des 0,8 points (sur 100) du volet « potentiel de croissance » du cahier des charges. En outre, il s’agit d’une « variable libre », c’est à dire qu’elle n’est pas obligatoire.

En revanche, l’aspect des retombées économiques (appelées « Intérêts essentiels de sécurité – IES – pour ne pas froisser les autorités européennes qui interdisent ce genre de retours sur investissement) compteront pour 10 points. En clair, il s’agit des applications technologiques dont un État peut demander la production à son industrie nationale pour des impératifs de sécurité.

Cela étant, il est surprenant que de voir le critère de la capacité nucléaire compter pour aussi peu, d’autant plus que, encore récemment, le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, avait laissé entendre le contraire.

« Au sein de l’Alliance, la Belgique a accepté, il y a cinq décennies déjà, que ses avions de combat possèdent aussi bien une capacité conventionnelle que nucléaire. Tenant compte d’une analyse réalisée en commun de la menace globale, l’Otan nous demande de continuer à maintenir nos avions de combat disponibles pour d’éventuelles missions de cette nature. Nous comptons bien remplir toutes nos obligations dans ce cadre », avait en effet précisé le chef de la diplomatie belge, dans un réponse écrite adressé au député Marco Van Hees (Parti du travail de Belgique).

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