L’Otan met en garde le Kosovo sur son idée de se doter d’une armée

En vertu d’une résolution 1244 des Nations unies, le Kosovo, qui a proclamé son indépendance en 2008 par rapport à Belgrade, n’est pas autorisé à avoir sa propre armée. Et c’est donc à l’Otan, via la KFOR, à qui il revient d’assurer la sécurité de l’ancienne province serbe.

Cependant, Pristina dispose d’une force de police (KSF), laquelle compte des unités spéciales. Ces dernières furent d’ailleurs sollicitées en janvier dernier, quand Belgrade eut l’idée d’envoyer un train en direction de son ancien territoire avec le slogan « le Kosovo, c’est la Serbie. » L’envoi de ces policiers d’élite à la frontière donna lieu à une vive polémique, le Premier ministre serbe, Aleksandar Vucic, ayant accusé les autorités kosovares d’avoir cherché à « provoquer un conflit de large envergure. »

Depuis cet épisode, le président du Kosovo, Hashim Thaçi, a relancé l’idée de créer une armée nationale, qui plus est en se passant de l’accord de la minorité serbe, c’est à dire sans modifier la Constitution.

Il serait ainsi question de former une armée forte de 5.000 soldats et de 2.500 réservistes, avec la mission de « protéger la souveraineté et l’intégrité territoriale du Kosovo, ses citoyens, ainsi que les biens et les intérêts de la République du Kosovo », comme l’a expliqué, le 7 mars, Hashim Thaçi.

Seulement, pour l’Otan, le président kosovar va beaucoup trop loin, d’autant plus qu’il suffit d’un rien pour voir repartir les conflits intercommunautaires. Ainsi, le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Jens Stoltenberg, a mis en garde l’exécutif du Kosovo contre des « mesures unilatérales (…) contreproductives » et l’appelé « à maintenir un contact étroit avec Belgrade. » Et de prévenir : si Pristina décide de créer cette armée, alors « l’Otan serait amenée à reconsidérer son niveau d’engagement » au Kosovo.

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