Une batterie d’artillerie américaine déployée en Syrie pour appuyer l’offensive sur Raqqa

Après avoir envoyé des blindés Stryker auprès des Forces démocratiques syriennes (FDS), menacées par l’avancée des troupes turques et des rebelles syriens soutenus par Ankara, les États-Unis ont renforcé à nouveau leur présence militaire en Syrie avec le déploiement d’une batterie d’artillerie dotée de canons de 155 mm (probablement des M777 howitzer), mis en oeuvre des Marines.

Ce déploiement de moyens d’artillerie vise à soutenir l’opération visant à chasser l’État islamique (EI ou Daesh) de son principal bastion syrien de Raqqa. Lancée en novembre 2016, elle a pour premier objectif d’encercler la ville en coupant les grands axes de circulation, comme cela a encore été le cas, le 13 mars, avec la principale autoroute qui la relie à Deir Ez-Zor, autre fief jihadiste.

Seulement, les conditions pour lancer l’assaut sur Raqqa ne sont pas encore réunies. Les FDS, si elles peuvent compter sur l’appui aérien de la coalition anti-EI dirigée par les États-Unis, n’ont pas assez d’effectifs et de matériels. D’où l’implication plus importante des forces américaines.

Jusqu’à présent, le Pentagone avait seulement envoyé 500 « conseillers » militaires des forces spéciales auprès des FDS, dont les effectifs sont en grande partie fournie par les milices kurdes syriennes (YPG). Désormais, il faudra compter 400 soldats du corps des Marines (USMC) supplémentaires.

Selon le colonel John Dorrian, un porte-parole de la coalition, les Marines ne seront « pas présents sur la ligne de front » et leur déploiement ne serait que « temporaire ».

Cela étant, les États-Unis avaient aussi déployé des batteries d’artillerie en Irak, en vue du lancement de l’offensive sur Mossoul. Au regard de l’insistance de Paris pour chasser Daesh de Raqqa, ville d’où ont été fomentées et préparées plusieurs attaques, dont celles de novembre 2016, l’on peut se demander si la France n’enverra pas, elle aussi, des canons en Syrie, comme elle l’a d’ailleurs fait pour le théâtre irakien.

L’annonce de l’envoi de cette batterie d’artillerie des Marines en Syrie a été faite alors que les chefs d’état-major turc, américain et russe se sont rencontré le 7 mars à Antalia (Turquie) pour faire le point sur les opérations en cours et surtout évoquer les tensions entre les différentes forces en présence.

Pour rappel, la Turquie voit d’un très mauvais oeil l’appui apporté par la coalition anti-jihadiste aux FDS, en raison de la présence dans leurs rangs des milices kurdes, qu’elle considère comme terroristes. En outre, la Syrie voit dans l’intervention militaire turque sur son territoire une violation de sa souveraineté.

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