Dassault Aviation a bon espoir de vendre 57 Rafale Marine à l’Inde

Le choix du Rafale en Belgique et en Finlande paraît incertain, dans la mesure où le F-35A Lightning II de Lockheed-Martin et le F/A-18 Super Hornet de Boeing font figure de favoris pour moderniser l’aviation de combat de ces deux pays.

Pour le cas belge, il s’agirait éventuellement de mutualiser le maintien en condition opérationnelle avec les Pays-Bas, qui ont déjà commandé 37 F-35A. Quant à la Finlande, dont la force aérienne dispose déjà du F/A-18 Hornet, retenir Boeing paraît logique, même si le Super Hornet est très différent de son aîné. Ainsi, le Canada a fait ce choix en présentant l’affaire comme étant une solution « temporaire » visant à éviter un déficit capacitaire.

Aussi, Éric Trappier, le Pdg de Dassault Aviation, ne semble pas faire trop d’illusions. Comme il a répété lors de la conférence de presse donnée ce 8 mars pour présenter les résultats de son groupe, en matière de défense, il y a une « préférence américaine » en Europe.

Cela étant, si le Rafale ne se vend pas sur le Vieux Continent, il séduit ailleurs. En particulier au Moyen-Orient et en Asie. C’est en effet dans ces régions que l’avion de Dassault Aviation a le plus de chances de s’imposer.

Après avoir signé un premier contrat, en septembre 2016, pour la livraison de 36 Rafale, l’Inde pourrait passer une nouvelle commande. En janvier, un responsable du ministère indien de la Défense avait en effet confié au magazine Aviation International News (AIN) que New Delhi envisageait d’acquérir 36 appareils supplémentaires.

Ce qu’a confirmé Dassault Aviation ce 8 mars, en évoquant des « discussions sur une nouvelle tranche de Rafale », lesquels seraient cette fois construits en Inde. Déjà, en février dernier, l’industriel français a créé une co-entreprise avec le groupe indien Reliance afin de « piloter les offset [compensations industrielles, ndlr] liés » au premier contrat Rafale.

En outre, M. Trappier a aussi confirmé que Dassault Aviation proposerait le Rafale M à la marine indienne, qui a lancé une demande d’informations en janvier afin d’acquérir 57 chasseurs embarqués dans le cadre de son programme « Multi Role Carrier Borne Fighters » (MRCBF).

L’une des exigences exprimées par l’Indian Navy est que son futur chasseur embarqué devra être en mesure d’être mis en oeuvre à partir de porte-avions en configuration STOBAR (Short Take-Off But Arrested Recovery) et CATOBAR (Catapult Assisted Take-Off Barrier Arrested Recovery). Or, ce n’est a priori pas un problème pour M. Trappier, pour qui le Rafale M a de « bonnes chances » de s’imposer.

En effet, cet avion, qui n’a jusqu’à présent opéré que sur des bâtiments en configuration CATOBAR, « peut être embarqué sur le porte-avions indien actuel », c’est à dire l’INS Vikramaditya, cédé à l’Inde par la Russie. En outre, il a fait valoir qu’il est « plus efficace » que le MiG-29K », qui est loin d’apporter pleinement satisfaction à la marine indienne.

Pour le programme MRCBF, quatre avions seraient en lice. Outre le Rafale M, il faudrait compter sur une version navale de l’appareil suédois JAS-39 Gripen E/F, qui reste à développer, le F/A-18 Super Hornet, dont imagine mal qu’il puisse décoller d’un porte-avions STOBAR, et le MiG-29K.

Par ailleurs, M. Trappier croit toujours aux chances du Rafale aux Émirats arabes unies (mais le dossier traîne maintenant depuis près de 9 ans) et en Malaisie, qui a exprimé le besoin de 18 nouveaux avions de combat.

À ce sujet, dans un entretien donné à Ouest France en septembre 2016, M. Trappier avait dit croire davantage à un contrat Rafale en Malaisie qu’au Canada, où Dassault Aviation se voulait, il y a encore peu, « très volontariste » sur le dossier du remplacement des CF-18 de l’aviation royale canadienne.

Cela étant, Éric Trappier a évoqué des « questions complémentaires » émanant de nouveaux prospects, notamment en Asie. Et cela, grâce à la « stabilité » du Rafale par rapport à ses concurrents. « Au même moment où il peut y avoir des difficultés rencontrées par les avions américains ou par nos concurrents américains, on voit bien que le Rafale (…) continue sa vie », a-t-il dit.

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