La coalition anti-EI renforce sa présence à Manbij, aux côtés des Forces démocratiques syriennes

Après avoir pris la ville d’al-Bab, dans le nord de Syrie, à l’État islamique (EI ou Daesh), les forces turques et les factions rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL) qu’elles soutiennent ont désormais pour objectif la localité de Manbij, passée sous le contrôle des Forces démocratiques syriennes (FDS), dont les milices kurdes constituent l’une des composantes les plus importantes.

La question de la présence des FDS à Manbij oppose Ankara à la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis. Pour le gouvernement turc, il est impératif de les voir quitter cette localité étant donné leurs liens avec les milices kurdes syriennes (YPG), qu’il considère comme terroristes.

« Nous ne voulons pas que notre allié américain continue à coopérer avec des organisations terroristes qui nous prennent pour cible », a ainsi récemment affirmé Mevlut Cavusoglu, le ministre turc des Affaires étrangères. Seulement, la coalition compte justement sur les FDS pour chasser l’EI de son fief syrien de Raqqa…

Ces derniers jours, dans le secteur de Manbij, des combats ont eu lieu entre les FDS et les rebelles syriens soutenus par Ankara. La coalition anti-jihadiste « ne nous aide pas », a déploré un chef militaire kurde surnommé Serhldan, auprès de l’AFP.

Mais visiblement, les choses bougent. Des photographies de blindés américains Stryker, bannière étoilée au vent et appartenant probablement au 75th Ranger Regiment, ont été diffusées sur les réseaux sociaux au cours de ces dernières heures. Et il est dit qu’elles ont été prises dans les environs de Manbij.

Un porte-parole militaire américain a confirmé ce mouvement. « La coalition a augmenté sa présence dans et autour de Manbij pour dissuader toute action hostile contre la ville et les civils, améliorer la gouvernance locale et assurer qu’il n’y a pas de présence permanente des YPG », a-t-il confié au New York Times.

Il s’agit de « rassurer les membres de la coalition et les forces partenaires et de dissuader toute agression, afin que toutes les parties restent concentrées sur la défaite de notre ennemi commun, l’EI », a-t-il ajouté.

De son côté, le Conseil militaire de Manbij a confirmé ces renforts américains, après « l’accentuation des menaces turques visant à occuper la ville ». La coalition a « intensifié ses patrouilles et acheminé d’autres véhicules blindés », a affirmé, à Reuters, Sharfan Darwish, un porte-parole.

« Nous confirmons de nouveau que Manbij et ses environs sont sous la protection du Conseil militaire de Manbij et celle de la coalition internationale », a insisité ce Conseil militaire, via un communiqué.

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