M. Trump veut doter l’US Navy de 12 porte-avions, contre 10 actuellement

Depuis la fin 2012, avec le retrait de l’USS Enterprise, la marine américaine ne compte plus que 10 porte-avions. Et visiblement, ce nombre est insuffisant. En décembre dernier, la chaîne de télévision Fox News avait en effet rapporté qu’il n’y avait plus de groupe aéronaval américain en mer.

En outre, l’an passé, et alors que, normalement, l’US Navy doit toujours disposer d’un groupe aéronaval dans le Golfe arabo-persique, le porte-avions Charles de Gaulle avait assuré la permanence des capacités aéronavales de la coalition anti-EI dirigée par les États-Unis, en attendant l’arrivée de l’USS Harry S. Truman.

Si l’on s’en tient au Fleet Response Plan entré en vigueur en 2003, la marine américaine devrait être en mesure de déployer, à tout moment, au moins 6 groupes aéronavals sur 12 qu’elle comptait à l’époque, et que deux autres devaient se tenir prêts à appareiller en 90 jours. Seulement, ce contrat opérationnel n’est donc plus possible aujourd’hui. Mais peut-être le sera-t-il de nouveau à l’avenir.

Normalement, l’USS Gerald Ford, qui inaugure une nouvelle classe de navires, permettra à la marine américaine de revenir à 11 porte-avions. Puis, quand l’USS Nimitz, actif depuis 1975, sera retiré du service (normalement au milieu des années 2020), l’USS John F. Kennedy prendra la relève.

Lors d’une visite au chantier naval de Newport News (Virginie), où est construit l’USS Gerald Ford, le président Trump a fait part de son souhait de doter l’US Navy d’un porte-avions supplémentaires, ce qui porterait donc leur nombre à 12, conformément aux exigences du Fleet Response Plan.

« Je viens de parler avec des responsables de la marine et de l’industrie, pour discuter de mes plans d’entreprendre une expansion majeure de notre flotte militaire, comprenant le 12e porte-avions dont nous avons besoin », a en effet déclaré M. Trump, à bord de l’USS Gerald Ford.

Cette semaine, M. Trump a indiqué qu’il proposerait au Congrès d’augmenter le budget annuel de 54 milliards de dollars. Soit une hausse « historique » de plus de 9%. Cet effort supplémentaire doit permettre, en partie, de répondre aux besoins exprimés par l’US Navy, qui entend disposer de 350 navires (dont 12 porte-avions) pour les prochaines années. Actuellement, elle en compte 274.

Par rapport à ceux de la classe Nimitz, le porte-avions Gerald Ford, dont le coût avoisine les 13 milliards de dollars, sera mis par un équipage réduit à 4.500 marins, ce qui permettra d’économiser 4 milliards de dollars sur… 50 ans. Ses deux réacteurs nucléaires produiront 2,5 fois plus d’énergie, ce qui alimentera les catapultes électromagnétiques (Electromagnetic Aircraft Launch System, EMALS) qui remplaceront celles à vapeur. Enfin, au niveau opérationnel, il est attendu une hausse de 25% du nombre de missions aériennes.

Cela étant, certains experts estiment que le concept de porte-avions est dépassé. C’est notamment le cas du capitaine Henry Hendrix, qui fit sensation en 2013 en publiant une étude sur l’avenir des capacités aéronavales. Selon lui, un porte-avions est « trop coûteux demande des technologies de plus en plus complexes pour assurer sa défense afin de pouvoir lancer un nombre réduit d’avions de combat », qui plus est « historiquement chers ».

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