Une attaque terroriste avec un drone ne pourra pas toujours être empêchée

Depuis quelques semaines, l’État islamique (EI ou Daesh) diffuse des films de propagande montrant des drones modifiés pour être en mesure d’emporter des charges explosives. Ainsi, la semaine passée, l’on a pu voir un Humvee des forces irakiennes être détruit par une bombe larguée par l’un de ces appareils. Cependant, l’authenticité des images reste à être démontrée.

Cela étant, l’état-major irakien a récemment fait état de la mort de 12 de ses soldats, tués par des drones piégées ou dotés de munitions. Pour larguer des grenades, l’EI utilise des quadricopters, ces derniers étant capable de rester en vol stationnaire au-dessus de leur cible.

En outre, en février, le Combating Terrorisme Center de l’académie militaire américaine de West Point, a publié une étude sur les drones de l’EI. Selon le document, l’organisation jihadiste « a mis en place une unité de drones formelle, institutionnalisée, financée depuis 2015, sinon plus tôt. » Et de prévenir que, « à court terme, nous devons nous attendre à ce qu’ils améliorent leur capacité de bombardement à partir de drones. »

Il peut arriver que l’EI conçoive lui-même les drones qu’il compte utiliser. Mais, généralement, il s’agit d’appareils grand public qu’il modifie en fonction des effets qu’il souhaite obtenir. Mais ses progrès en la matière pose une menace inédite.

En novembre, un message de commandement du préfet de la zone de défense et de sécurité du sud-est parlait d’un « mode d’action ennemi exportable » en évoquant l’explosion d’un drone piégé par l’EI près d’Erbil, un mois plus tôt. Deux opérateurs du Commando Parachutiste de l’Air (CPA) 10 avaient été sérieusement blessés par l’explosion, qui fut fatale à deux combattants kurdes irakiens (Peshmergas).

Maintenant, avec des drones pouvant potentiellement emporter des munitions, la menace a encore évolué. Interrogé par l’AFP, un « responsable spécialiste de la question » a confirmé qu’un tel scénario est pris très au sérieux.

« Même si militairement, en raison des charges très limitées que ce genre d’engin peut pour l’instant emporter, ce ne soit pas significatif, il est certain que la première attaque de ce genre en France marquerait les esprits », a confié ce responsable. « Nous étudions de nombreux dispositifs pour empêcher que cela ne se produise, mais protéger intégralement le territoire national contre cette menace est tout simplement impossible », a-t-il ajouté.

Le fait est. Si l’on peut protéger les infrastructures sensibles (comme les centrales nucléaires par exemple) et les grands rassemblement en déployant des contre-mesures spécifiques, il sera en revanche impossible d’empêcher un drone « terroriste » de larguer une grenade sur une foule.

« Pour l’instant, en Irak c’est un peu mieux que du bidouillage, mais ils vont évoluer. En l’état actuel, ils ne sont pas en capacité d’emporter des charges sales, chimiques ou biologiques, ce qui est rassurant. Mais pour le reste, la question n’est pas de savoir si ça va se réaliser, mais plutôt quand », a résumé le responsable.

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